2020, année noire/ 2021, accélérer la vaccination pour enfin revivre en 2021

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BELGIE
« La Belgique est prête à faire face à ce virus et il n’y a aucune raison de paniquer. Il faudra juste se donner un petit peu moins de bises. » Des propos tenus le 25 février 2020 par Maggie De Block, alors ministre de la santé. En matière d’épidémie, émettre des prédictions n’est pas une chose simple, et elle ne peut être confiée qu’à des épidémiologistes qui savent simplifier la réalité en catégorisant la population en groupes : les personnes non-immunisées (susceptibles de contracter la maladie), les personnes exposées, les personnes infectieuses et les personnes rétablies. Cette simplification permet de mieux comprendre ce que nous avons vécu en 2020, ce que nous vivons en 2021 et ce que nous vivrons en 2022.

La crise a démontré que gérer une courbe de contaminations n’est pas une science exacte. Selon Niko Speybroeck, épidémiologiste UCLouvain, « le Sars-CoV-2 est un virus en perpétuelle évolution. » Si l’on compare son fonctionnement avec d’autres virus, il se situe actuellement entre deux extrêmes :

-        Un virus comme l’Ebola provoque des symptômes graves, mais n’est infectieux que lorsque les patients sont symptomatiques. Contrôler un tel virus demande de détecter les personnes avec symptômes, de suivre leurs contacts et de les isoler.

-        D'un autre côté, il existe des virus comme le Zika qui ne provoquent presque pas de symptômes. Au moment où les cas se démarquent, l'immunité collective s'est déjà établie.

« Le covid-19 prend une position intermédiaire via une propagation rapide et silencieuse, amorcée par des cas asymptomatiques. Un très bon suivi de contacts garde un tel virus sous contrôle mais le moindre petit changement dans ce suivi peut avoir un effet considérable et explique la différence de succès entre les pays. » Plusieurs pays en ont fait les frais en sous-estimant le danger d’une courbe exponentielle, pensant que leur système de santé serait suffisant pour enrayer l’épidémie. La solution, pour maintenir une situation stable ? L’anticipation : « elle permet de limiter les contaminations – plus tôt on intervient, mieux c’est. A l’inverse, un effet yoyo (ou stop and go, soit tolérer le virus tout en essayant de le garder sous contrôle) peut avoir des conséquences désastreuses », comme la Belgique l’a expérimenté, avec une augmentation de décès (17 %) jamais observée depuis la 2e guerre mondiale.

 

En 2021, les courbes stagnent et ne permettent pas des assouplissements. « Mais tout n’est pas noir : outre l’immunité naturelle de la population qui progresse et l’arrivée du printemps, les vaccins vont permettre de faire baisser les courbes en 2021, en tablant, dans un premier temps, sur la réduction des hospitalisations (avril – mai). » Un bémol ? L’apparition de plusieurs variants du virus : selon l’épidémiologiste UCLouvain « ces alertes rappellent l’importance de la campagne de vaccination et la nécessité de passer à la vitesse supérieure. En attendant, il ne faut pas assouplir trop vite les mesures de confinement. Nous devrions pouvoir envisager une sortie de crise progressive pour l’automne, mais le vrai soulagement sera, sans doute seulement pour 2022. »