Akkermansia, la bactérie aux supers pouvoirs

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La spin-off UCLouvain, The Akkermansia Company, lance son premier complément alimentaire sur le marché pour aider à contrôler le poids et limiter certains facteurs de risques associés au diabète de type 2.

Ce complément alimentaire constitue une réponse attendue à un problème de santé mondial : l’obésité a presque triplé entre 1975 et 2020 dans le monde, et touche une personne sur deux. Le surpoids concerne 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus dans le monde et d'ici 2030, devrait toucher 3,3 milliards de personnes. Les chiffres concernant le diabète de type 2 sont également en constante augmentation.

Akkermansia muciniphila est une bactérie clé dans la stimulation de la réponse immunitaire et la santé métabolique de l’hôte. Les différentes recherches fondamentales et cliniques Du Professeur Cani, PhD, Research Directeur FRS-FNRS, directeur de l’unité Métabolisme et Nutrition au sein du « Louvain Drug Research Institute » de l’UCL, ont montré qu’Akkermansia muciniphila est positivement associée à une muqueuse intestinale saine, à une réduction des troubles métaboliques et à une diminution de l’inflammation de bas grade. Akkermansia muciniphila est très abondante chez les individus en bonne santé, minces et non diabétiques. En revanche, son abondance est diminuée dans différents contextes, notamment chez les personnes obèses, diabétiques, souffrant d’inflammation intestinale ou de maladies hépatiques ou encore consommant de l’alcool de façon chronique. Ce phénomène est associé à une altération de la fonction barrière intestinale, ce qui peut causer une inflammation de bas grade et des troubles métaboliques.

De plus, dans le contexte des troubles associés à l’obésité, la présence d’Akkermansia muciniphila est inversement liée aux facteurs de risques cardiométaboliques tels que la résistance à l’insuline, une élévation des taux des lipides sériques, un IMC et une adiposité elevés. En revanche, elle est positivement corrélée avec des facteurs protecteurs comme les lipoprotéines de haute densité (HDL, ou « bon » cholestérol). Par ailleurs, l’abondance de la bactérie dans les intestins des sujets en surpoids ou obèses pourrait être un marqueur pronostique potentiel pour prédire le succès des régimes.  En effet, après un régime hypocalorique de 6 semaines, les individus obèses ayant un taux initial plus élevé d’Akkermansia muciniphila ont tous montré une amélioration des paramètres liés à la tolérance au glucose et à d’autres facteurs de risques cardiométaboliques par rapport à des sujets obèses dont les niveaux initiaux d’A. muciniphila était plus bas.

« Il aura donc fallu 17 années de recherche pour parvenir, d’une découverte fondamentale en laboratoire, à un résultat concret, accessible aux patients. Mon objectif a toujours été que mes recherches puissent faire du bien aux gens. Si c’est le cas avec Akkermansia, j’en suis extrêmement heureux » explique le Professeur Patrice Cani.