Ce lundi 11 avril : Journée Mondiale du Parkinson : corriger les fake-news !

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« La maladie de Parkinson reste malheureusement une maladie assez mystérieuse et incurable, ce qui explique pourquoi la majorité des patients ont toujours en recherche constante d’informations sur les actualités scientifiques et nouveaux traitements de leur pathologie. Beaucoup d’informations circulent sur internet ou via des groupes de discussions sur les réseaux sociaux mais elles ne sont pas toujours correctes ou créent de faux espoirs. Aussi, toutes les aides et thérapies proposées ne sont pas conseillées ou adaptées à chaque patient, dont l’évolution de la maladie, la mptomatologie et les antécédents médicaux sont tous différents. En outre, les bénéfices de certaines nouvelles thérapies n’ont pas encore pu être démontrés », indique Daphné Thirifay, Directrice de l’association.
« Nous tenons à ce que les patients puissent bénéficier d’informations fiables sur les progrès médicaux et qu’ils puissent savoir quelles techniques ont un réel impact positif sur leur maladie », ajoute-t-elle.

Le point sur les avancées scientifiques

En génétique, on sait que la perte d’une population spécifique de neurones contribue à la maladie et que de nombreux patients accumulent des agrégats de protéines insolubles dans le cerveau.

Cependant, jusqu’il y a peu, on savait peu de choses sur l’origine de ces changements moléculaires.

Le Pr Bommer de l’Institut de Duve a récemment découvert que l’enzyme PARK7 empêche l’accumulation de protéines et métabolites endommagés dans les cellules qui métabolisent le sucre.

Ce nouveau lien entre le métabolisme du sucre et les dommages cellulaires est un nouvel espoir dans la compréhension de la maladie de Parkinson.

En matière de traitements, l’administration de médicaments visant à compenser l’effet d’une diminution de dopamine dans le cerveau des parkinsoniens constitue la pierre angulaire des traitements médicamenteux depuis plusieurs décennies. Toutefois, des progrès sont toujours réalisés dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les stratégies d’administration, par exemple, à l’aide d’une pompe à dopamine externe. En ce qui concerne la greffe de cellules souches dans le cerveau, il n’y a aucune preuve actuellement de son efficacité chez l’homme mais une nouvelle technique récemment employée semble plus prometteuse.

 

 

Des approches “non-dopaminergiques” font également l’objet d’intenses investigations. Alors qu’un nombre croissant d’études s'accordent sur les bienfaits de l’activité physique après le diagnostic, les résultats des recherches actuelles ne permettent pas encore de bien comprendre la place de stratégies impliquant par exemple, le microbiote intestinal ou l’administration de dérivés du cannabis. En ce qui concerne plus particulièrement l’utilisation des dérivés de cannabis, aucune étude n’a pour l’instant démontré d’effets positifs sur la maladie de Parkinson et il n’est d’ailleurs pas conseillé d’en utiliser, notamment en raison de son effet sédatif et en cas de conduite d’un véhicule.

Pour ce qui est de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, elle peut atténuer temporairement certains symptômes moteurs mais elle nécessite des passages fréquents à l’hôpital, un matériel lourd, pour un effet transitoire (quelques semaines). Quant à la stimulation continue électrique transcrânienne (tDCS), facile à utiliser, même en ambulatoire, il n’y a actuellement aucune étude réellement concluante.

Au niveau chirurgical, la stimulation cérébrale profonde (stimulation sous-thalamique) est déjà régulièrement utilisée en Belgique. De nouveaux stimulateurs et de nouvelles électrodes directionnelles permettent encore d’optimiser les résultats. Toutefois, certains patients parkinsoniens ont des troubles de la marche ne répondant pas toujours à la stimulation sous-thalamique. Pour ces derniers, des essais de stimulation du noyau pédiculo-pontin (PPN) se sont révélés prometteurs mais les résultats doivent encore être définitivement validés.