Les connaissances relatives à l’infection à SARS-CoV-2 chez les femmes enceintes sont très limitées. Des modifications physiologiques liées à la grossesse, telles que celle du volume pulmonaire ou de la réponse immunitaire, peuvent avoir un impact sur l'évolution de la maladie. Les études spécifiques au Covid-19, menées sur de petites cohortes, indiquent par ailleurs quelques tendances chez les femmes enceintes atteintes de Covid-19 : prématurité plus fréquente (sans qu’il soit possible de différencier les parts respectives de prématurité induite et spontanée), hospitalisation plus fréquente en soins intensifs, recours accru à une ventilation mécanique, besoins plus élevés d’oxygénothérapie ou encore risque accru de prééclampsie.

Une étude menée aux Etats-Unis par le Center for disease control (CDC) sur plus de 400 000 femmes dont 23 000 sont enceintes a évalué les conséquences du Covid-19 chez la femme enceinte et chez le fœtus. Il ressort de cette étude que, après avoir ajusté les données pour l'âge, l'origine ethnique et les conditions médicales préexistantes, les femmes enceintes positives au Covid-19 et symptomatiques ont un risque plus élevé que les femmes qui ne sont pas enceintes d'être admises dans une unité de soins intensifs (USI). Pour 1000 cas, 10,5 femmes enceintes contaminées par le nouveau coronavirus (soit environ 1%) vont se retrouver en USI contre 3,9 chez celles qui ne le sont pas, soit trois fois plus. Pour ce qui est de la ventilation artificielle, les chiffres sont respectivement de 2,9 versus 1,1. Quant à a transmission du Covid-19 de la femme enceinte au fœtus, les études se veulent rassurantes. En règle générale, le virus ne franchit pas la barrière placentaire. La seule chose qui apparaît est un risque relativement modéré de prématurité.