Entre mars et mai, la mortalité a augmenté de près de 30% en Belgique

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Entre le 1er mars et le 31 mai, la Belgique recense près de 30% de décès en plus que la normale, les femmes étant plus sont plus touchées que les hommes, et Bruxelles étant la ville la plus impactée. Les chiffres confirment aussi que la Covid-19 a particulièrement frappé les aînés, avec une augmentation exponentielle du nombre de décès dans les couches d'âge supérieures. Pour les plus de 85 ans, on atteint ainsi une surmortalité de 44 %.

Selon les chiffres de l'Office national de statistiques Statbel, entre le 1 mars et le 31 mai, on a recensé 36.271 décès "toutes causes confondues" (soit près de 400 décès par jour). C'est 8.100 victimes de plus que la moyenne 2015-2019, soit une augmentation de la mortalité de 28,8 %. A l’échelle mondiale, en 6 mois, 500.000 personnes sont mortes du Covid-19 dans le monde. Un seuil symbolique qui vient d'être franchi, suivi d'un second : celui des 10 millions de cas d'infections officiellement recensés. Selon l'université américaine Johns Hopkins, qui établit des statistiques sur la pandémie faisant autorité, le nombre de personnes infectées pourrait être en réalité jusqu'à dix fois plus important.


Le Professeur Coppieters, épidémiologiste, ULB indique que « si la situation s'améliore en Europe, le virus continue de faire des ravages aux Etats-Unis et semble redémarrer en Chine, le nombre de cas augmente en Amérique du Sud, mais aussi dans la Méditerranée orientale, en Asie du Sud-Est et en Afrique. Le nombre des décès dans le monde a doublé en un peu moins de deux mois, et 50.000 décès supplémentaires ont été enregistrés ces deux dernières semaines. La Covid-19 est ainsi passée, d'après les données de l'OMS, de la 17e (en mars) à la 3e position au classement des maladies infectieuses les plus meurtrières, derrière les hépatites et la tuberculose.
« Cela reste une maladie assez peu létale comparée à Ebola, la tuberculose ou les cancers, par exemple. Mais il reste encore beaucoup d'interrogations, notamment sur les séquelles ».


Le Pr Coppieters remarque également que « ce qui est particulier, c'est la vitesse de l'apparition de cette maladie. Elle est moins mortelle que d'autres, mais elle a complètement bloqué, en plus des économies, les systèmes de santé. On découvre aujourd'hui l'impact sur d'autres pathologies pendant que nous comptions les morts du Covid. Nous voyons désormais arriver dans les hôpitaux, en cardiologie, en rhumatologie, en cancérologie…, des patients dans un état gravissime en raison d'un manque de suivi».

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS remarquait début juin que « la pandémie réduit à néant un grand nombre des progrès que nous avions accomplis dans la lutte contre certaines maladies parmi les plus meurtrières du monde. La perturbation des campagnes de vaccination contre la poliomyélite, le choléra, la rougeole, la méningite et le HPV (papillomavirus) fait courir un risque à des centaines de millions de personnes ».