Épilepsie réfractaire : des implants fonctionnant à... la lumière

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Près d’un tiers des patients épileptiques sont dits « réfractaires » et nécessitent la résection chirurgicale de la zone du cerveau responsable des crises. Quand cette dernière n’est pas possible, les patients doivent se tourner vers d’autres prises en charge comme la neurostimulation.

Maladie neurologique chronique, l’épilepsie entraine un impact psycho-médico-social majeur. Pour 30% des patients, les crises se poursuivent malgré la prise d’au moins 2 médicaments. Ils sont dits « réfractaires » et nécessitent une prise en charge neurochirurgicale consistant à enlever la zone du cerveau responsable des crises. Toutefois, lorsque la zone n’a pu être localisée, est trop étendue ou se situe dans un endroit du cerveau lié à une fonction primaire (le langage par exemple), l’opération n’est pas envisageable et le patient est réorienté vers la neurostimulation telle que la stimulation du nerf vague (VNS). Malheureusement, les réponses à la VNS restent imprévisibles et très variables. Aussi, la recherche est particulièrement active pour améliorer l’efficacité de ce traitement. C’est notamment le cas de l’étude AURORA qui évalue le système de neurostimulation « NAO.VNS » 

Pour la première fois au monde, deux implantations de ce système ont été réalisées avec succès aux Cliniques universitaires Saint-Luc et à l’UZ Gent, respectivement par le Dr Herbert Rooijakkers et le Dr Frank Dewaele. Ces interventions constituent une étape importante pour l’étude AURORA. 

« Nous sommes ravis de participer à cette révolution optique dans le domaine de la neurostimulation », ont déclaré les deux chirurgiens responsables des opérations dans les deux institutions. « Cette technologie va transformer la prise en charge de l'épilepsie mais aussi des autres troubles neurologiques. Elle offre un véritable espoir aux patients qui ne répondent pas aux traitements traditionnels. » 

Le système « NAO.VNS » se base en effet sur la technologie optoélectronique. L’implant développé minimise l'utilisation de composants métalliques et privilégie des matériaux innovants tels que le quartz, les fibres optiques polymères et les cellules photovoltaïques miniaturisées. Ces matériaux permettent au dispositif d’activer la neurostimulation par la lumière et offrent de nombreux avantages : durée de vie prolongée de la batterie avec un système de recharge ultra-rapide, cybersécurité améliorée grâce à la communication optique et surtout une meilleure compatibilité avec les examens IRM. Les implants traditionnels compliquaient considérablement la réalisation de tels examens d’imagerie médicale et handicapaient le parcours médical des patients. 

Les Prs Kristl Vonck et Riëm El Tahry, chercheurs principaux à l’UZ Gent et aux Cliniques Saint-Luc, soulignent l'importance de la compatibilité du nouveau système avec les examens IRM : « Dans les soins de santé, l’accès aux examens IRM est tout bonnement essentiel. Ce dispositif garantit désormais cet accès à tous nos patients implantés », se réjouit le Pr Vonck. Le Pr El Tahry surenchérit : « Pouvoir s’appuyer sur l’imagerie IRM nous permettra en outre de personnaliser et d'améliorer plus encore nos procédures de neurostimulation. »