Informer sur le sommeil

L’existence d’une organisation cyclique du sommeil dès la naissance de l'enfant à terme est certaine mais l'architecture intrinsèque du sommeil subit d’importantes transformations dans les premières années de vie. Ces modifications en relation avec la maturation cérébrale surviennent au moment où débutent les acquisitions fondamentales tant sur le plan moteur que sur le plan cognitif et du langage. À la naissance, la durée du sommeil est élevée (16 h/jour), le nouveau-né dort en sommeil paradoxal qui constitue 60 à 80 % du temps total de son sommeil. L’organisation circadienne est incomplète, il n’y a pas de rythme jour/nuit, la sécrétion de mélatonine n’apparaissant que vers trois mois de vie. Les cycles de sommeil sont courts de 50 à 60 minutes environ. La fragmentation du sommeil est importante. Ensuite, entre un et six mois, la durée totale du sommeil diminue, les phases d’éveil sont plus longues, le nourrisson dort en sommeil calme vers trois mois et le rythme circadien s’installe progressivement vers quatre mois. Entre six mois et quatre ans, le temps de sommeil total diminue progressivement par réduction des siestes. La durée totale du sommeil reste élevée : 15 heures à six mois, 13-14 heures à deux ans, 12 heures à trois-quatre ans. Vers trois-quatre ans, les cycles de sommeil s’allongent et la structure du sommeil se rapproche de celle de l'adulte. Toute perturbation dans l'organisation du sommeil peut nuire au développement normal de l'enfant. 

Le sommeil de l'enfant se construit et s'organise dès la période foetale. Son développement est très rapide puisque les principales caractéristiques du sommeil de l'adulte apparaissent dans les deux premières années de la vie. 

15 à 20% des enfants entre 6 mois et 3 ans ont des problèmes de sommeil

La grande majorité des troubles du sommeil de l’enfant peut et doit être traitée par des thérapeutiques de type comportementales et des conseils d’hygiène du sommeil. C’est notamment le cas des enfants qui présentent des insomnies liées à un mauvais conditionnement à l’endormissement ou à l’absence de limites. La prise en charge médicamenteuse doit rester exceptionnelle et sera la plus courte possible. Les seules indications de traitement hypnotique chez l’enfant devraient rester limitées aux troubles du sommeil associés à des anomalies de développement psychomoteur et chez les enfants atteints de troubles de l’attention avec hyperactivité, ou souffrant de troubles psychiatriques. Dans les autres cas, les études ont montré que les prises en charge par amélioration des règles d’hygiène du sommeil étaient plus efficaces.

Eduquer le plus tôt possible

• Heure fixe et régulière de couchage 
• Respecter le sommeil et la durée recommandée selon l’âge
• L’enfant dort dans son propre lit 
• Proscrire le co-dodo 
• Dissocier le rythme d’alimentation et de sommeil (pas de biberon dans le lit) 
• Installer un rituel qui rassure bébé (doudou, sucette, histoire, musique douce, chant, histoire, …) 
• Environnement sensoriel favorable : pas d’écran avant 3 ans, ni en journée ni en soirée 
• Nourrisson sur le dos, en turbulette, chambre à 19°C, pas de tour de lit, ni objet encombrant autour de la tête, pas d’oreiller
• Sortir à la lumière est indispensable pour que l’horloge biologique puisse réguler les rythmes veille-sommeil