

Selon des chercheurs de l’université du Danemark du Sud (SDU), une augmentation du nombre de cas de neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NAION) chez des patients atteints de diabète de type 2 (maladie oculaire irréversible, contre laquelle il n’existe aucun traitement), a été constatée depuis l’arrivée d’Ozempic sur le marché danois en 2018. Cette pathologie rare mais très grave se développe en raison d'une irrigation sanguine insuffisante du nerf optique et peut entraîner une perte soudaine et indolore de la vision et des défauts du champ visuel. Ce risque a été confirmé par deux études, qui corroborent des résultats déjà évoqués par de précédents travaux réalisés aux États-Unis. La première étude menée par les scientifiques danois porte sur plus de 400 000 patients diabétiques de type 2 (dont un quart traité par Ozempic) et la seconde sur près de 60 000 patients ayant reçu ce médicament entre 2018 et 2024. « Selon notre étude, le nombre de personnes touchées est heureusement inférieur à ce que montre l'étude américaine, mais il y a toujours un doublement du nombre de cas de NAION parmi les personnes qui prennent Ozempic », a déclaré l’un des auteurs de ces travaux. Il y aurait précisément entre 1,5 et 2,5 cas supplémentaires pour 10 000 personnes traitées en un an, selon les chercheurs danois.
L’agence danoise du médicament a saisi le comité de pharmacovigilance de l’Union européenne (PRAC) pour qu’il examine ces résultats et prenne des mesures si nécessaire. De son côté, le fabricant Novo Nordisk, qui a également investigué sur le sujet, a tenu à se montrer rassurant dans un communiqué, estimant que « le profil bénéfice-risque du sémaglutide reste inchangé. Les données cumulées […] analysées ne permettent pas de conclure à une association de causalité », affirme l’entreprise pharmaceutique, qui tient à rappeler le faible nombre de cas soulevés par ces études en comparaison des millions de patients qui reçoivent du sémaglutide à travers le monde.