Les diagnostics de VIH sont en hausse en Belgique

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En 2023, 665 personnes ont été diagnostiquées avec le VIH en Belgique. Cela représente une augmentation de 13 % par rapport à 2022. Le nombre de diagnostics de VIH augmente pour la troisième année consécutive. Cela marque la fin de la tendance à la baisse observée depuis des années.

Le nombre de diagnostics a augmenté en 2023 dans tous les groupes de population, avec une augmentation notable chez les hommes belges ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les hommes et les femmes hétérosexuels d’origine belge et non belge.

En 2023, 297 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont été diagnostiqués avec le VIH. Il s’agit d’une augmentation de 16 % par rapport à 2022. L’augmentation concerne principalement les HSH belges, en particulier dans le groupe d’âge des 30-39 ans. Dans le groupe des 20-29 ans, le nombre de diagnostics s’est stabilisé après une forte augmentation les années précédentes. Cette hausse interrompt la baisse continue observée auparavant chez les HSH belges.
La tendance à la hausse des diagnostics de VIH montre que le virus continue de se propager malgré la disponibilité d’un large panel de stratégies de prévention, telles que l’utilisation du préservatif, le dépistage régulier, le traitement des personnes vivant avec le VIH pour prévenir la transmission sexuelle et les traitements préventifs contre le VIH (PrEP et PEP).

Plusieurs facteurs semblent empêcher la prévention du VIH d’atteindre son plein potentiel. Entre autres, certaines personnes sont exposées au VIH sans être conscientes du risque qu’elles courent et n’adoptent donc pas les mesures de prévention appropriées. De plus, la prévention du VIH est entravée par le recul de l’utilisation des préservatifs, alors qu’il s’agit d’une méthode de prévention cruciale depuis le début de l’épidémie. En outre, bien que l’utilisation de la PrEP chez les HSH continue d’augmenter, l’augmentation du nombre de diagnostics dans ce groupe suggère la persistance de lacunes dans la couverture. Et d’autres groupes à haut risque rencontrent des obstacles pour accéder à la PrEP et l’utiliser efficacement.

Ces facteurs sont encore aggravés par l’augmentation des autres infections sexuellement transmissibles (IST), telles que la gonorrhée et la chlamydia, en Belgique. En effet, les personnes atteintes d’une IST sont plus à risque d’infection par le VIH si elles y sont exposées.

Sciensano préconise donc de diversifier le modèle de délivrance de la PrEP. Pour renforcer la prévention, l'Institut insiste aussi sur l'importance d'une éducation sexuelle et relationnelle à l'école, notamment. Des préservatifs à un prix abordable doivent également être disponibles, en particulier pour les jeunes dont les moyens sont généralement plus limités. Enfin, le dépistage du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles dans des structures faciles d'accès (comme les plannings familiaux) reste primordial.

« Que chacun comprenne quelles méthodes de prévention sont les plus efficaces en fonction de sa situation personnelle, tel est l'enjeu central pour réduire efficacement le risque d'infection par le VIH » conclut Sciensano.