Les soins solaires ne font pas écran à la synthèse de la vitamine D

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Le rayonnement ultraviolet solaire est le principal déterminant du statut de la vitamine D dans l’organisme. Les bénéfices qu’apportent les écrans solaires sur les effets à court et long terme du rayonnement UV sur la peau ont été établis, mais l’impact qu’ils peuvent avoir sur le statut de la vitamine D dans l’organisme reste discuté. Explications du Docteur Martine Grosber, dermatologue, UZ Brussel, lors du Symposium Summer Health de ce 24 juin.

« Une revue des études publiées entre 1996 et 2017 a fait le point sur l’impact des écrans solaires sur le statut de la vitamine D dans l’organisme et a permis de conclure que les crèmes solaires ne font pas écran à la synthèse de vitamine D. Une des raisons invoquées pour expliquer ce phénomène est qu’ils sont utilisés à des doses inférieures à celles testées et préconisées par les fabricants. La protection apportée contre les UVA n’a aucun effet sur la synthèse de la vitamine D, mais une étude in vitro a suggéré que certains UVA pourraient être responsables de la dégradation de la vitamine D, et dans ce cas la protection contre les UVA pourrait avoir un effet bénéfique sur le statut de la vitamine D. Néanmoins, les personnes présentant une photosensibilité élevée d’origine génétique ou acquise, et celles à haut risque de cancer cutané qui utilisent une protection élevée et stricte ont des taux de vitamine D faibles, et doivent prendre une supplémentation adaptée à leur âge.

 

« Il a donc été clairement démontré que, dans la « vraie vie », tel qu’on utilise les produits de protection solaire, l’application de soins photoprotecteurs n’a pas d’influence sur les taux de vitamine D. En revanche, « en cas de photoprotection extrême, chez des personnes qui ne vont pas au soleil et couvertes de vêtements, il faudra être plus vigilant car des taux plus bas sont possibles. Un temps d’exposition court suffit pour synthétiser la quantité nécessaire de vitamine : « 5 à 30 minutes sur les zones découvertes deux à trois fois par semaine, selon les études et le phototype. La communauté médicale s’accorde sur deux points : la supplémentation en vitamine D passe par la prise d’un complément de vitamine D, on ne préconise pas d’expositions solaires. Et d’insister sur la photoprotection car le soleil reste le principal carcinogène cutané » conclut la spécialiste.

Référence :  Passeron T et coll. : Sunscreen photoprotection and vitamin D status. Br J of Dermatol., 2019. 181 (5), 916-931. DOI 10.1111/bjd.17992.