Les tests de détection rapide du coronavirus, c’est pour bientôt ?

Image
test
Pour faire face à la demande exponentielle de testings, les tests PCR qui détectent l’ARN du virus grâce à un échantillon prélevé à l’aide d’un écouvillon dans le nez sont désormais réservés aux personnes symptomatiques. L’arsenal de testing devrait bientôt être complété par des tests antigéniques rapides.

Mais quid des personnes infectées asymptomatiques, également vecteurs de transmission, dont on estime en Belgique la proportion à 50 % ? « L'impossibilité de les repérer met à mal l'efficacité du contact tracing et donc notre capacité à endiguer la circulation du virus », note le Professeur Michel Goldman, immunologue (ULB).

« Il est urgent de mettre en œuvre sans délai les tests antigéniques rapides pour faciliter et accélérer le diagnostic des patients symptomatiques. « S’ils sont un peu moins sensibles que les tests PCR, plusieurs études étrangères démontrent qu’ils identifient la très grande majorité des sujets symptomatiques dont la charge virale est plus importante que les asymptomatiques. Ceci devrait permettre d’économiser un certain nombre de tests PCR qui pourraient alors être réservés aux sujets symptomatiques dont le diagnostic aurait échappé aux tests rapides ainsi qu’aux asymptomatiques à haut risque ». Ces tests antigéniques rapides présentent plusieurs avantages : leur rapidité, leur coût (trois fois moindre), mais aussi le fait qu’ils ne nécessitent pas de manipulation en laboratoire. Rappelons que les tests antigéniques ne sont pas des autotests, c’est-à-dire qu’ils demandent un personnel qualifié pour les réaliser. Mais vingt minutes plus tard, ils délivrent leur résultat. Leur mise en place dans une stratégie de testing est encore à l’étude par la Task force dirigée par le microbiologiste Herman Goossens (UAnvers).

 « Il y a urgence de déployer ces tests antigéniques rapides, comme le font de nombreux autres pays européens. Faisons confiance aux scientifiques et aux autorités de santé qui les ont validés dans ces pays. L’OMS vient d’ailleurs d’en commander 120 millions pour les pays défavorisés ».

En France, la situation se précise,  le pharmacien sera de plus impliqué dans le testing. Un  texte légal, publié le 16 octobre précise qu'à « titre exceptionnel et dans l'intérêt de la protection de la santé (..) des tests rapides d'orientation diagnostique antigéniques nasopharyngés pour la détection du SARS-Cov 2 peuvent être réalisés » par les médecins, les infirmiers et les pharmaciens. Les conditions précises de leur réalisation ont été également affinées, ils pourront ainsi être proposés aux patients symptomatiques « âgés de 65 ans ou moins, qui ne présentent aucun risque de forme grave de la Covid-19 (..) dans un délai inférieur ou égal à quatre jours après le début des symptômes ». Les personnes asymptomatiques pourront également être testées en pharmacie « hors personnes contact ou personnes détectées au sein d'un cluster ».

Parmi les conditions impératives à la réalisation de ces tests rapides : « disposer de locaux adaptés, dont un espace de confidentialité pour réaliser l'entretien préalable. » Il faut également être en possession des équipements de protection individuels suivants : masques FFP2, blouses, gants, charlottes, lunettes de protection ou visière. Une procédure d'assurance qualité précisera enfin « les modalités de recueil, transfert et stockage des données recueillies, en conformité avec la réglementation sur la confidentialité des données »