Les tiques ne connaissent pas la distanciation sociale

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L’encéphalite à tiques ou TBE (Tick-Borne Encephalitis) est une forme d'encéphalite peu connue en Belgique, mais qui touche en Europe entre 5 000 et 12 000 personnes chaque année, avec une année record en 2020 due à une forte augmentation des cas en Allemagne, Suisse et Autriche. La sensibilisation du grand public et des professionnels de la santé est donc absolument nécessaire : d'abord autour de la maladie et ensuite autour de sa préventionqui inclut une vaccination.

Cette maladie virale est transmise par la morsure d'une tique contaminée et provoque chez 1 patient sur 3 des symptômes graves tels que l'épilepsie, la paralysie et le coma. L'un des principaux problèmes est que la maladie n'est pas toujours bien détectée. La TBE passe en effet par deux phases : la première se caractérise par une fièvre temporaire, des nausées et des maux de tête – des symptômes qui sont associés à de nombreuses infections bénignes. Après une période temporaire sans manifestation de la maladie, 1 personne sur 3 connaîtra une deuxième période de forte fièvre au cours de laquelle le virus pénètre dans le système nerveux et attaque le cerveau, provoquant des symptômes neurologiques tels que la paralysie, l'épilepsie, les troubles d'attention et parfois le coma. Cette affection peut entraîner des conséquences neurologiques à long terme chez 10% des personnes infectées, pour lesquelles il n'existe aucun traitement spécifique. Le virus de l'encéphalite à tiques est un flavivirus, de la même famille que la fièvre jaune et la dengue.

 

Bien que le virus ne soit pas endémique partout, il a été recensé dans 27 pays européens, y compris dans nos pays voisins : aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Il est donc crucial de sensibiliser à la prévention avant qu’on puisse prochainement retraverser les frontières. D'autant plus que l'encéphalite à tiques est facilement évitable grâce à un vaccin destiné aux voyageurs se rendant dans les régions endémiques. 

 

En raison des températures douces, qui prolongent la saison des tiques et peuvent accélérer leur cycle de vie, mais aussi de « l’effet COVID », qui a fait que beaucoup plus de personnes sont sorties dans la nature, 2020 a été une année record pour la TBE dans les principales destinations européennes des voyageurs belges. Cette tendance pourrait bien se poursuivre en 2021. Non seulement certaines régions voisines sont désormais des zones endémiques connues (avec des cas de TBE en Alsace, dans le sud des Pays-Bas et dans le sud de l'Allemagne), mais en Belgique, il est également avéré que le virus de la TBE circule chez les animaux, y compris chez les sangliers, les vaches et les cerfs. Un premier cas possible chez une personne a été signalé en Belgique en 2018 et il est probable que d'autres cas surviendront en Belgique à l'avenir.

 

Les précautions recommandées par l'Institut de Médecine Tropicale sont les mêmes que pour la maladie de Lyme, en y ajoutant la lus la vaccination :

·  Vêtements : Portez des pantalons longs et des chaussures hautes, le pantalon rentré dans les chaussettes, ainsi qu’un pull ou un T-shirt à manches longues.

·  Sprays : Il est également possible d'utiliser des sprays anti-insectes, mais ceux-ci n'offrent une protection qu'à l'endroit où le spray est appliqué, et seulement pendant quelques heures. Il est également préférable de renouveler régulièrement les pulvérisations car les tiques y sont moins sensibles que les moustiques.

·  Vaccination : La vaccination est recommandée par le Conseil supérieur de la santé et l'Institut de Médecine Tropicale pour les voyageurs qui se rendent dans des régions endémiques pendant la saison des tiques (printemps, été et automne) et qui pratiquent des activités en plein air dans des zones boisées (comme la randonnée, le camping ou les treks en montagne).

 

Les risques de maladies transmises par les tiques devraient faire partie de la "checklist de préparation", y compris pour tout voyage en Europe.

Une première avancée est un test de risque en ligne qui permet aux voyageurs de vérifier leur destination en trois courtes questions. Le site vaccinationtiques.be fournit également de plus amples informations sur le virus.