Maladies cardiaques et Covid-19 : loin des yeux loin du cœur…

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Hartaandoeningen
À l’occasion de la Semaine du Rythme Cardiaque, la Belgian Heart Rhythm Association (BeHRA) fait le point dans son domaine d’activité après une année de pandémie Covid. Outre la mortalité directement liée au Covid-19, la pandémie a eu de nombreux effets indirects, notamment une hausse des arrêts cardiaques extra-hospitaliers ainsi qu’une diminution très marquée (jusqu’à plus de 50 % des consultations et des diagnostics de problèmes cardiaques).
Dans ce contexte, les outils de télémédecine et les nouvelles technologies apparaissent de plus en plus utiles pour assurer le contrôle et le suivi des patients à risque. La BeHRA fait ainsi figure de pionnière en lançant une action nationale inédite de contrôle du rythme cardiaque à distance pour 10.000 personnes à risque.

Il y a un an, la Covid-19 faisait son apparition et allait profondément bouleverser chaque aspect de notre vie. Dans le domaine de la cardiologie aussi, la crise sanitaire a laissé des traces : si les consultations et examens cardiaques ont connu une baisse importante au cours de l’année écoulée (on observe notamment une diminution d’environ 50 % de détection des cas de fibrillation auriculaire dans différents pays européens]), les maladies cardio-vasculaires n’en ont pas été moins réelles pour autant, bien au contraire. Ainsi, davantage d’arrêts cardiaques extra-hospitaliers ont été enregistrés, menant à plus de décès et de morts subites - les conséquences d’un arrêt cardiaque dépendent en effet de la rapidité d’intervention, le risque de décès grimpant à 95 % si la victime reste sans aide durant les 6 minutes qui suivent l’arrêt cardiaque. Plus encore, lorsque l’on sait que l’inactivité physique, fortement encouragée par les confinements à répétition, augmente le risque de maladie cardio-vasculaire de 24 %, il apparait clairement que la pandémie n’aura pas fait le jeu de la santé cardio-vasculaire.

« Nous avons observé une baisse importante du nombre de consultations en cardiologie, attribuée d’une part à la peur de se rendre chez le médecin ou à l’hôpital et d’être infecté par le virus, et d’autre part aux nombreux examens médicaux et consultations reportés par les soignants faute de disponibilité », explique le Docteur Ivan Blankoff, cardiologue au CHU de Charleroi et Président de la BeHRA. « Nous pourrions donc voir arriver dans les prochains mois une hausse du nombre de patients devant être soignés pour des affections cardio-vasculaires, dont les arrêts cardiaques, due au report des soins nécessaires. »

L’eHealth pour assurer le suivi des patients

C’est dans ce contexte de crise sanitaire et de contacts physiques limités que les outils de télémédecine se sont révélés être un allié essentiel pour les médecins généralistes et spécialistes. Ainsi, de nombreuses nouvelles technologies (biocapteurs, applications pour smartphones, intelligence artificielle) ont été convoitées et se sont développées afin d’assurer le contrôle et le suivi des patients à distance, tant en cardiologie qu’en rythmologie.

Parmi ces outils digitaux, on retrouve notamment FibriCheck, une application belge certifiée médicalement permettant de contrôler son rythme cardiaque sur son smartphone, utilisée par des médecins du monde entier. D’autres technologies telles que la télé-réadaptation cardiaque (utilisation d’applications, de smartwatches et de téléconsultations pour la réadaptation cardiaque) ont également fait leurs preuves durant la pandémie, de même que le télémonitoring, qui a entre autres permis le suivi à distance des patients porteurs de dispositifs cardiaques implantés (tels que des pacemakers), et a considérablement élargi les capacités de suivi des patients cardiaques en temps réel. 

Si l’eHealth a connu un véritable essor au cours des derniers mois, les nouvelles technologies amènent aussi inévitablement leur lot de questions, entre autres celle de leur remboursement – certains outils étant déjà remboursés dans différents pays.

10.000 téléchargements gratuits pour contrôler son rythme cardiaque

Assurée de la valeur ajoutée de ces outils numériques, la Belgian Heart Rhythm Association, à l’initiative de la Semaine du Rythme Cardiaque depuis 12 ans, période durant laquelle des milliers de Belges ont eu la possibilité de contrôler leur rythme cardiaque en hôpital gratuitement, réaffirme une fois de plus son engagement, et s’associe à la scale-up FibriCheck pour lancer aujourd’hui une action nationale de sensibilisation, permettant à 10.000 patients à risque de fibrillation auriculaire et d’AVC de télécharger l’application FibriCheck gratuitement pendant une semaine afin de régulièrement tester leur rythme cardiaque à distance, et ainsi éviter les dangers des arythmies non diagnostiquées telles que la fibrillation auriculaire, trouble du rythme cardiaque le plus fréquent qui multiplie par cinq le risque de développer une thrombose ou un AVC. 

« En 12 ans, nous avons permis à plus de 100.000 Belges de contrôler leur rythme cardiaque à l’hôpital durant la Semaine du Rythme Cardiaque. Cette année, la crise sanitaire nous a amenés à nous réinventer : les Belges pourront toujours contrôler leur rythme cardiaque, mais cette fois, à distance ! » commente le Docteur Johan Vijgen, cardiologue à l’hôpital Jessa à Hasselt et Vice-Président de la BeHRA. « Il s’agit d’une action inédite, tant en termes d’envergure, que de qualité, étant donné que ces 10.000 téléchargements seront filtrés grâce à un questionnaire afin de permettre uniquement aux patients à risque de fibrillation auriculaire et d’AVC de contrôler leur rythme cardiaque ».