Peut-on retarder l'injection de la deuxième dose du vaccin contre la Covid-19 ?

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Covid vaccin
Alors que la vaccination est officiellement lancée en Europe, certains pays ont choisi de revoir le schéma vaccinal afin d’étendre rapidement la vaccination à un nombre de patients plus important. Les Laboratoire Pfizer/BioNTech et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mettent en garde les pays, à l'image du Royaume-Uni, qui décident de retarder la deuxième injection du vaccin. L’efficacité du vaccin est de 89 % 15 à 21 jours après l’injection de la première dose, selon Public Health England, l’agence anglaise de santé publique, citée par le British Medical Journal. Elle monte à 95 % après la deuxième injection, d’après les données des essais cliniques.

Alors que les deux doses doivent idéalement être administrées à 21 jours d'intervalle, le Royaume-Uni a choisi de modifier ce délai à 12 semaines. Et si le vaccin utilisé pour une première injection n'est plus disponible, les autorités britanniques ont également autorisé l'administration d'un vaccin différent pour la deuxième. Le Danemark a également annoncé en début de semaine qu'il espacerait l'injection des deux doses de 6 semaines au vu des stocks limités. L’Allemagne pourrait aussi adopter cette stratégie. En réaction aux décisions prises dans ces deux pays, BioNTech a tenu à réagir afin d'alerter sur les risques potentiels liés à une injection trop tardive de la seconde dose. « L’efficacité et la sécurité du vaccin n’ont pas été évaluées pour d’autres calendriers de dosage que les deux injections espacées de 21 jours appliquées lors de l’essai clinique », a ainsi rappelé le laboratoire allemand. Dans un contexte où la demande pour le vaccin excède pour le moment les capacités de livraison, plusieurs spécialistes se sont penchés sur cette question. Le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination de l'OMS "recommande l'administration de deux doses de ce vaccin dans un délai de 21 à 28 jours", a déclaré lors d'une conférence de presse son président, Alejandro Cravioto. Mais il a indiqué qu'il était possible de retarder l'administration de la deuxième injection de quelques semaines "dans des circonstances exceptionnelles de contextes épidémiologiques et de contraintes d'approvisionnement". Cela permettra "de maximiser le nombre de personnes bénéficiant d'une première dose", a-t-il expliqué. Au cours de cette même conférence de presse, Kate O'Brien, directrice du département immunisation et vaccins à l'OMS, a averti que le délai ne pouvait pas excéder six semaines. L’Agence européenne des médicaments, pour sa part, préconise de ne pas reculer l’injection de la deuxième dose au-delà de 42 jours (soit six semaines).