Plus de la moitié des personnes atteintes d’hypertension ne sont pas traitées, selon l’OMS

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Selon la première analyse mondiale complète de l’évolution de la prévalence, de la détection, du traitement et de l’équilibre de l’hypertension, menée par l’Imperial College London et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiée mercredi 25 août dans la revue The Lancet, le nombre d’adultes âgés de 30 à 79 ans hypertendus est passé de 650 millions à 1,28 milliard au cours des trente dernières années. Près de la moitié de ces personnes ignoraient qu’elles étaient hypertendues.

L’hypertension, qui fait augmenter considérablement le risque de cardiopathie et d’affection cérébrale ou rénale, et est l’une des principales causes de mortalité et de morbidité dans le monde. Elle peut être facilement détectée par la mesure de la tension artérielle, au domicile ou dans un centre de santé, et peut souvent être traitée efficacement à l’aide de médicaments peu coûteux.

Selon les chercheurs, plus de 8,5 millions de décès dans le monde chaque année sont directement liés à une pression sanguine élevée. Agir sur ce paramètre pourrait permettre de réduire de 20 à 25% le nombre d'attaques cardiaques et de 35 à 40% celui d'accidents vasculaires cérébraux, jugent-ils.

Cette augmentation en valeur absolue est toutefois liée à la hausse de la population mondiale et à son vieillissement : en proportion, la part de personnes hypertendues a peu changé en 30 ans (environ un tiers de la population adulte mondiale).

En revanche, on observe un transfert des pays riches vers les pays pauvres : alors que les taux de personnes atteintes d'hypertension ont baissé dans les pays à haut revenu, ils ont augmenté ou sont restés stables dans de nombreux pays à faible ou moyen revenu, en particulier en Afrique subsaharienne, en Océanie ou dans certains pays d'Asie.

De plus, les chercheurs estiment que 580 millions de personnes dans le monde sont atteintes d'hypertension sans le savoir. Au total, plus de la moitié des hypertendus (soit 720 millions) ne sont pas traités.

"Alors que l'hypertension est simple à diagnostiquer et à traiter avec des médicaments à bas coût, c'est une défaite en termes de santé publique qu'autant de gens dans le monde ne reçoivent toujours pas le traitement dont ils ont besoin", a commenté l'auteur principal de l'étude, le Pr Majid Ezzati, cité par l'OMS.

Les lignes directrices de l’OMS pour le traitement pharmacologique de l’hypertension chez l’adulte - en anglais, également publiées le mercredi 25 aout, proposent de nouvelles recommandations pour aider les pays à améliorer la prise en charge de l’hypertension.

En marge de ces recommandations pour les soignants, l'organisation évoque aussi l'importance de l'hygiène de vie.