Près d'un Belge sur trois dort mal à cause de la pandémie

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Des chercheurs de la VUB et du CHU Brugmann ont mené une étude depuis le début de la pandémie sur la qualité de notre sommeil. Le constat est sans appel. Depuis le deuxième confinement, 1 Belge sur trois souffre de problèmes d’insomnie.

Durant plusieurs mois, l’équipe d’Olivier Mairesse, chargé de cours à la VUB en neuroscience et spécialiste du sommeil à l’hôpital Brugmann a interrogé près de 10.000 Belges afin de voir comment ils dormaient au fil du temps. En temps normal, entre 7 et 10% de la population souffre de difficultés à l’endormissement ou d’insomnies. Après le premier confinement, la proportion était de 19%. Après le second, elle passe à 29%. Le manque de sommeil ou s’il est de mauvaise qualité peut entraîner une vraie perte de qualité de vie et des conséquences à plus long terme. 

“Nous nous sommes aperçus qu’au début, la peur de contracter le virus était prépondérante, explique Olivier Mairesse. Puis, nous avons vu que le stress généré par les mesures gouvernementales jouait aussi un rôle. Le fait de ne pas savoir quand on va sortir de cette pandémie n’aide pas mais c’est surtout la privation de liberté qui est importante. Les gens sont dans des états proches de la dépression ce qui joue sur la qualité de leur sommeil.”

La TCC au comptoir c’est possible ! 

Les thérapies comportementales visent rétablir un rythme veille sommeil satisfaisant en agissant entre autres, sur les croyances et les attitudes préjudiciables au sommeil, telles que des estimations irréalistes de la durée de sommeil nécessaire, une surestimation des conséquences de l’insomnie, des erreurs dans les stratégies pour favoriser le sommeil. Ce traitement entraîne une amélioration significative des symptômes. Olivier Mairesse note : « A l’officine, rappelez à vos patients certains principes de cette thérapie :

  • Aller au lit seulement quand on est fatigué ou somnolent
  • Lorsqu’on est au lit, on ne peut ni regarder la télévision, ni lire, ni manger ni se stresser. Le lit est utilisé uniquement pour les rapports sexuels et pour dormir.
  • Si l’on ne dort pas après 20 minutes, se lever et se rendre dans une autre pièce. Retourner au lit seulement quand on est fatigué. Répéter cette étape aussi souvent que nécessaire tout au long de la nuit.
  • Mettre le réveil pour se lever tous les jours à la même heure, même le week-end, et ce au minimum 15 jours.
  • Ne pas faire de sieste pendant la journée ».

Et puis pendant cette période anxiogène, il faut se détacher des écrans et du flux anxiogène des informations. Et puis, si les patients se plaignent de symptômes persistants, il faut les référer vers un médecin ».