Protonthérapie : un grand bond en avant pour le traitement de certains cancers

Image
proton
En oncologie, la recherche fondamentale et médicale a beaucoup progressé et les schémas des traitements ont été bouleversés. L'évolution des moyens touche tous les domaines du diagnostic au traitement. La protonthérapie est une forme innovante de radiothérapie qui permet de traiter une tumeur de manière très ciblée et ainsi, de limiter l’altération des tissus sains environnants. Ce traitement rendu plus accessible par l'UCLouvain et la KULeuven, pourra traiter un cancer sur 5 d'ici 2030. Soit près de 300 000 patients dans le monde. L'un des centres à la pointe de ce domaine vient d'ouvrir en Belgique.

La protonthérapie est une technique d’irradiation dans laquelle on utilise un faisceau de protons, et non un faisceau de photons (rayons X) comme dans la radiothérapie classique. Les protons, particules à charge positive qui proviennent du noyau d’un atome, ne délivrent leur dose maximale qu’en atteignant une distance de pénétration déterminée dans le corps. Une fois cette limite atteinte, la radiation s’arrête. L’exposition globale aux radiations est donc plus faible. « Certains tissus sains particulièrement sensibles aux radiations sont parfois situés trop près de la tumeur, si bien qu’il est pratiquement impossible de les traiter sans mettre en danger la qualité de vie du patient. La protonthérapie assure une meilleure protection des tissus sains et réduit le risque de développement d’un nouveau cancer provoqué par le traitement lui-même », explique Dr Jean-François Daisne, chef du service de radiothérapie oncologique à l’UZ Leuven.

Jusqu’alors, les patients admissibles devaient se rendre dans un centre à l’étranger, notamment en Allemagne, en France ou en Suisse. Désormais, ceux-ci peuvent recevoir leur traitement à Louvain au sein de Particle, le centre de haute technologie pour la protonthérapie de l’UZ Leuven. Il est exploité conjointement avec les Cliniques universitaires Saint-Luc (UCLouvain).

En Belgique, le nombre de patients éligibles pour une protonthérapie est estimé entre 150 et 200 par an. Il pourrait augmenter dans le futur si de nouvelles indications de traitement sont validées sur la base d’études cliniques ou scientifiques. « Par rapport aux centres de protonthérapie étrangers, le centre belge a ceci d’unique qu’il est intégré dans un grand hôpital universitaire, avec un accès direct au scanner IRM et aux installations d’anesthésie », précise Pr Xavier Geets, chef du service de radiothérapie oncologique aux Cliniques universitaires Saint-Luc (UCLouvain). Ce qui permet une prise en charge complète et rapide du patient, augmentant ainsi les chances de guérison.