Québec : de nouvelles missions pour les pharmaciens

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Vlag Québec
Dès le 25 janvier, les pharmaciens québécois pourront exercer de nouvelles missions professionnelles comme l’initiation de certains traitements. Le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens du Québec saluent conjointement cette annonce. Un très bel exemple de valorisation du métier et de concertation réussie, dont devrait, peut-être s’inspirer les autorités professionnelles et politiques belges.

En mars 2020, l’Assemblée nationale adoptait un projet de loi, qui a notamment permis aux pharmaciens de vacciner. Avec l’adoption des règlements découlant de cette loi, de nouveaux  services seront proposés à la population. Les pharmaciens pourront notamment initier un traitement chez des patients présentant des signes et symptômes liés à différentes pathologies comme le zona ou la grippe. Dans ces deux cas, il a été démontré qu’un traitement rapide permet une efficacité optimale et diminue les risques de complications à long terme.

Cette nouvelle réglementation entraînera également un assouplissement des conditions pour la prescription de médicaments pour des pathologies mineures (ex. : infection urinaire chez la femme). Elle permettra également au pharmacien d’initier, de modifier ou de stopper un médicament selon de nouvelles modalités. La prescription et l’interprétation d’analyses biologiques ou de tests pertinents pour déterminer l’usage approprié des médicaments seront également autorisées.

« La formation des pharmaciens a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Les changements lui permettront enfin d’exercer leurs compétences pour encore mieux servir la population », a souligné Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

« Le Collège est fier d’avoir collaboré activement avec l’Ordre des pharmaciens afin que ces nouvelles avancées puissent se concrétiser au bénéfice des patients. En plus de faciliter l’accès aux soins et aux services de santé, la collaboration interprofessionnelle rehausse leur qualité et leur sécurité. Il s’agit d’une bonne nouvelle en cette période qui est particulièrement éprouvante pour le réseau de la santé et les Québécois », a déclaré le Dr Mauril Gaudreault, président du Collège des médecins du Québec.

Faut-il donner plus de « pouvoir » aux pharmaciens ? Leur permettre, sous certaines conditions, d'assurer une véritable prise en charge médicale des patients ? Le débat est ouvert, et s’amorce également avec l’expérimentation de la télémédecine et tout le professionnalisme dont a témoigné le métier pendant cette pandémie. Alors que le nombre de médecins généralistes diminue et que les coûts de santé continuent de croître, ces questions se posent avec une acuité nouvelle. L'avenir appartient aux systèmes de santé reposant non plus sur des actes isolés mais sur une prise en charge globale du patient. Comme en témoignent les exemples suisses, anglais, australiens, et canadiens, l'élargissement du rôle du pharmacien peut être source de nouvelles coopérations interprofessionnelles. 

Chez nous, ce rôle s’inscrirait parfaitement dans le cadre du pharmacien de référence.