Résultats prometteurs d’une étude clinique sur l’apomorphine pour améliorer la récupération des patients après un coma

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Les auteurs de l’étude décrivent non seulement une augmentation des comportements conscients observés au lit des malades mesurés au moyen d’échelles standardisées mais également une amélioration de l’électroencéphalogramme et du PET-scan. Les résultats de l’étude pilotée par les chercheurs liégeois a été publiée dans le journal international eClinicalMedicine, issu de la famille du prestigieux journal The Lancet.

Cette étude a examiné les effets de l’apomorphine administrée par voie sous-cutanée pendant 30 jours chez des patients atteints de lésions cérébrales avec des troubles de la conscience, par exemple suite à un traumatisme crânien ou un arrêt cardiaque. Les patients traités ont montré une amélioration par rapport à la phase précédant le début du traitement, qui perdurait même après l’arrêt de l’apomorphine, ainsi qu’une récupération significativement meilleure que celle d’un groupe contrôle pris en charge dans le même centre de réhabilitation (CHN William Lennox à Ottignies) mais ne recevant pas le traitement, ce qui semble confirmer le potentiel thérapeutique de l’apomorphine dans ces pathologies neurologiques rares. Les auteurs de l’étude décrivent non seulement une augmentation des comportements conscients observés au lit des malades (par ex., poursuite visuelle, réponse à la commande ou communication), mesurés au moyen d’échelles standardisées (Coma Recovery Scale – Revised), mais également une amélioration des mesures électrophysiologiques (électroencéphalogramme) et de neuroimagerie (PET-scan) entre les conditions pré-traitement et post-traitement.

«Cette étude préliminaire devra être confirmée par des essais cliniques en double aveugle de plus grande taille, mais elle apporte des résultats prometteurs tant sur la sécurité d’utilisation que sur l’efficacité de l’apomorphine pour la récupération post-coma» rapporte le Dr. Leandro Sanz, premier auteur de l’article, médecin en neurologie au CHUV (Lausanne, Suisse) et chercheur au Coma Science Group.

«Nous disposons de très peu d’outils pour améliorer le pronostic des patients après une lésion cérébrale sévère, et notre compréhension des mécanismes de la conscience reste incomplète. Cette étude fournit non seulement un espoir pour aider ces patients à récupérer plus rapidement une indépendance fonctionnelle, mais elle nous aide également à mieux comprendre et cibler les processus cérébraux impliqués dans les troubles de la conscience.» confie la Dr. Olivia Gosseries, investigatrice principale de l’étude, co-directrice du Coma Science Group et chargée de recherches FRS-FNRS.

Réf :

Sanz et al., « Apomorphine for prolonged disorders of consciousness: a multimodal open-label study », eClinicalMedicine, 2024