Rhinosinusite chronique et asthme : une meilleure intégration de soins est indispensable !

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Chronische rhinosinusitis
Plus de 4 % des européens souffrent de rhinosinusite chronique avec polypes nasaux et 10 % des belges sont atteints d'asthme. La charge combinée de ces affections des voies respiratoires supérieures et inférieures, provoquées par une inflammation de type 2, est lourde à porter. Des spécialistes appellent désormais à une évolution dans la prise en charge en encourageant une meilleure intégration des soins.



 « Les polypes nasaux sont considérés comme bénins, mais peuvent considérablement affecter la santé, l’état d’esprit et la qualité de vie globale des patients. Ceux-ci peuvent souffrir d’un grand nombre de maux divers : problèmes respiratoires, obstruction nasale, ronflements, mais aussi perte de goût et d’odorat, maux de tête, pression sur le visage, écoulement nasal et présence de mucosités dans la gorge. Ces symptômes, qui sont chroniques et permanents, perturbent le sommeil et les activités quotidiennes », explique le Professeur Philippe Gevaert, chef de clinique du service Oto-rhino-laryngologie de l’UZ Gand.

Environ 50 % des patients atteints de rhinosinusite chronique avec polypose nasosinusienne souffrent également d’asthme qui s’explique par une inflammation sous-jacente commune des voies respiratoires supérieures et inférieures : une inflammation de type 2, responsable de nombre de maladies qui n’ont à première vue pas de lien les unes avec les autres, telles que l’asthme et les polypes nasaux.

 

Il existe un réel besoin de sensibilisation, et il est nécessaire d’adopter une approche holistique du problème. Ainsi, il ressort d'une enquête récente de Medistrat sur les « soins intégrés pour les patients présentant une inflammation de type 2 », au cours de laquelle des médecins spécialistes et des patients ont été interrogés sur leur vision d'une collaboration multidisciplinaire et de soins intégrés, que plus de la moitié des patients présentant des polypes nasaux graves ou une forme d’asthme sévère présentent plusieurs affections, tandis que moins de la moitié de ces patients bénéficient d’une approche multidisciplinaire. 3 spécialistes sur 4 estiment par ailleurs qu'une approche plus intégrée est justifiée pour ces patients.

« Un trajet de soins intégré est absolument nécessaire pour améliorer la qualité de vie de ces patients. Les spécialistes doivent encore être davantage sensibilisés à cette interaction potentielle entre les problèmes des voies respiratoires supérieures et inférieures, explique le Professeur Didier Cataldo, pneumologue au CHU de Liège et président de la Belgian Respiratory Society (BeRS). Les médecins traitants doivent aussi être plus conscients de l’existence de ces patients et tenter de les orienter vers un spécialiste adéquat afin qu’ils puissent recevoir plus rapidement le traitement approprié. L'étape cruciale vers l’intégration des soins passe par une prise de responsabilité de l’ensemble du monde médical. C’est notre devoir. »