SIDA : La mobilisation doit rester entière

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La menace du sida plane toujours sur l’humanité 40 ans après le signalement des premiers cas de sida. L’engagement de mettre fin au sida à l’horizon 2030 a pris du retard, retard essentiellement lié à des inégalités structurelles qui entravent les solutions efficaces de prévention et de traitement du VIH. Cette année, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA a mis l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie de sida et d’autres pandémies dans le monde.

Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a diminué de 21% l'an dernier par rapport à 2019, selon le rapport annuel de Sciensano sur le virus de l'immunodéficience humaine. En 2020, 727 nouveaux cas ont été confirmés en Belgique, soit deux par jour. Une forte diminution liée à la pandémie de Covid-19 et aux mesures pour restreindre sa propagation, souligne Sciensano.

Chez les résidents de nationalité étrangère, la diminution du nombre de diagnostics de VIH a aussi été principalement enregistrée pendant les périodes de confinement, en raison notamment des restrictions de voyage, "ce qui a eu un impact majeur sur la migration internationale vers la Belgique et très probablement sur le diagnostic de l'infection par le VIH chez les étrangers".

L'épidémie de VIH en Belgique se caractérise aujourd'hui par sa diversité, poursuit Sciensano. Si les populations-clés particulièrement touchées sont d'habitude les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), de nationalité belge, ainsi que les hommes et femmes hétérosexuels originaires d'Afrique subsaharienne, les autres populations prennent aujourd'hui une importance proportionnellement plus grande. "Compte tenu de la diversité croissante des populations touchées par le VIH, les stratégies de prévention et de dépistage ainsi que les soins doivent être inclusifs et accessibles pour toutes les populations touchées", insiste Sciensano. La diminution du nombre de diagnostics de VIH a aussi en grande partie coïncidé avec la réduction de l'activité de dépistage observée principalement pendant les périodes de confinement.

Une baisse du dépistage qui présente un risque en particulier : un diagnostic tardif qui peut retarder l’instauration d'un traitement par antiviraux et s'avérer très préjudiciable pour les patients. Un sujet de préoccupation confirmé par les chiffres. En 2020, 30 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l'infection.