Le nombre total de personnes ayant contracté la tuberculose est passé de 7,5 millions de nouveaux cas signalés en 2022 à 8,2 millions en 2023, a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un rapport. De plus, tous les nouveaux cas n'ont pas été diagnostiqués, l'OMS estimant que quelque 10,8 millions de personnes ont en fait contracté la tuberculose l’année dernière. En revanche, le nombre de décès liés à la tuberculose a connu une baisse, passant de 1,32 million en 2022 à 1,25 million en 2023.

« Le fait que la tuberculose continue d'atteindre et de tuer autant de personnes est un scandale, alors que nous disposons des outils nécessaires pour la prévenir, la détecter et la traiter », a déclaré le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En 2023, le taux d'incidence de la tuberculose était de 134 nouveaux cas pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 0,2 % par rapport à 2022. La maladie affecte d'une manière disproportionnée les populations dans une trentaine de pays fortement touchés. Cinq pays, – à savoir l'Inde, l'Indonésie, la Chine, les Philippines et le Pakistan - représentent ensemble plus de la moitié de la prévalence de la maladie dans le monde, plus d'un quart des cas ayant été recensés en Inde.

Selon, le rapport, 55 % des malades ayant contracté la maladie étaient des hommes, 33 % des femmes, et 12 % des enfants et des adolescents. Un nombre significatif de nouveaux cas sont attribuables à cinq facteurs de risque majeurs : la dénutrition, une contamination par le VIH, les pathologies dues à la consommation d'alcool, le diabète et notamment chez les hommes, le tabagisme.

Le contexte actuel en Belgique semble plutôt favorable à l’épidémie de tuberculose : la dégradation de l’accès aux soins des personnes vulnérables, le manque crucial de places d’accueil pour les demandeurs d’asile et pour les personnes sans-abri, les conflits à l'étranger, l’inflation et précarisation de la population.

Toutes ces conditions majorent le risque de tuberculose en Belgique, or les chiffres montrent une diminution. Cette incongruence entre la réalité de terrain et les chiffres fait naître la question suivante : tous les cas de tuberculose en Belgique sont-ils bien diagnostiqués et déclarés ? Pour le Dr Sizaire, directrice du FARES, la réponse est «non». En effet, la prise en charge de la maladie reste difficile sur le plan du diagnostic. Dr Sizaire explique « Les symptômes de la tuberculose sont peu spécifiques et le corps soignant n’y pense pas toujours, surtout s’il n’y est pas régulièrement confronté ; engendrant potentiellement des retards voire du sous-diagnostic ».

La déclaration est la pierre angulaire de la prévention car elle est non seulement indispensable à la surveillance épidémiologique mais elle est aussi le point de départ pour organiser les activités de socioprophylaxie : le dépistage des contacts et le soutien thérapeutique au patient. Elle s’effectue en ligne par les professionnels de santé et les laboratoires sur les plateformes de déclaration régionales.