Une personne sur cinq touchée par l’acné dans le monde

Image
x
Publiée dans le Journal of American Academy of Dermatology (JAAD), une étude épidémiologique portant sur 50 000 individus de 16 ans et plus vivant dans 20 pays répartis sur les cinq continents, soit plus de 50 % de la population mondiale, offre pour la première fois un aperçu de la prévalence de l’acné à l’échelle du globe. Elle observe des disparités selon l’âge, le sexe, la région géographique, ainsi que les conséquences sur la qualité de vie et la stigmatisation.

Il ressort de l’étude ALL que la prévalence mondiale de l’acné est de 20,5 %. Celle-ci est la plus élevée chez les adolescents et les jeunes adultes (16-24 ans), atteignant 28,3 %, mais n’épargne pas les adultes âgés de 25 à 39 ans, avec 19,3 %. De manière générale, les femmes (23,6 %) sont plus affectées par l’acné que les hommes (17,5 %).L’Amérique latine et les pays d’Asie de l’Est se positionnent en tête des régions les plus touchées par l’acné. 

"Cette étude offre une compréhension approfondie et une perspective nouvelle sur les facteurs démographiques influençant l’épidémiologie de l’acné à l’échelle mondiale", explique le Pr Jean-Hilaire Saurat, professeur de dermatologie à l’Université de Genève, qui a participé à l’étude. "Le pourcentage élevé d’acné enregistré en Amérique latine et dans les pays d’Asie de l’Est peut être attribué, entre autres, à des facteurs génétiques, mais probablement aussi à des facteurs culturels et environnementaux en particulier l’alimentation dont la quantité de sucre ingérée (charge glucidique) ou encore l’ingestion à plus ou moins haute dose de xénobiotiques présents dans l’environnement et par conséquent dans l’alimentation."

Le spécialiste se réfère ici à deux types d’acnés : celles dites nutritionnelles et celles dites toxiques. Pour la première catégorie des acnés nutritionnelles, un lien entre l’acné et la charge glycémique est montré par de nombreuses études. Explications : le fait de consommer du sucre active directement la production de l’hormone de croissance IGF-1, qui augmente le débit de sébum par les glandes sébacées, et donc favorise l’acné.

En ce qui concerne les acnés toxiques, le Pr Jean-Hilaire Saurat explique : "en substance, l’acné peut être considérée comme un signal, une sentinelle révélatrice d’exposition à des xénobiotiques, substances étrangères qui déclenchent des réactions biologiques spécifiques dans le corps humain. C’est l’exemple extrême de la "chloracné", induite par dioxine, un polluant organique persistant. Mais il est démontré que de nombreuses molécules chlorées et/ou benzéniques entre autres, notamment présentes dans certains pesticides et biocides de l’environnement activent le même récepteur (AhR). Les cellules souches sébacées, à partir desquelles se forment la glande et le canal sébacé, sont extrêmement sensibles à des signaux environnementaux activant ce récepteur AhR." Autrement dit, la modification de l’environnement des cellules souches, via l’alimentation et son contenu en toxiques, agira de telle sorte que les glandes sébacées présenteront une anomalie structurelle entraînant l’obstruction du canal excréteur et l’apparition puis la persistance de l’acné.