Utilisation des médicaments chez les adolescents
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Les Mutualités Libres ont mené UNE « enquête », en analysant les données des médicaments remboursés délivrés par une officine publique sur une période de dix ans (2013-2022). Leur étude révèle qu’1 Belge sur 2, âgé de 12 à 18 ans, reçoit chaque année des médicaments remboursés par l’assurance maladie. Entre 2013 et 2022, la consommation globale de médicaments remboursés a baissé de ± 10 %. Les antidépresseurs sont la seule classe de médicaments qui a enregistré l’accroissement relatif le plus significatif parmi les médicaments les plus utilisés par les adolescents entre les années 2013 et 2022.
Les antibiotiques, la catégorie la plus consommée, montrent une tendance à la baisse : leur usage est passé de 30 % à 23 % des adolescents entre 2013 et 2022, tandis que la durée moyenne des traitements a diminué de 23 à 18 jours. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, en deuxième position, sont également en déclin, passant de 1 adolescent sur 6 en 2013 à 1 sur 9 en 2022. L’antibiotique amoxicilline avec ou sans association à l’acide clavulanique (traitement des infections bactériennes à germes sensibles) et l’ibuprofène représentent les deux médicaments les plus utilisés par les adolescents. En 2022, ces produits pharmaceutiques ont été utilisés par près d’un adolescent sur six et un adolescent sur dix respectivement, et en moyenne pendant 12 jours et 20 jours durant l’année respectivement. Les antihistaminiques, en 3e position, restent stables autour de 10 %.
A l’inverse, la consommation d’antidépresseurs explose, avec une augmentation de 60 % sur 9 ans, et une forte hausse entre 2020 et 2021, en lien probable avec l'impact de la pandémie.
Cette tendance soulève la question d'une possible surprescription de médicaments, en particulier face à des taux de consommation supérieurs (+/- 25 %) à la moyenne européenne. En effet, d’après les données d’Eurostat, la Belgique arrive en 2e position (après la Croatie) en ce qui concerne la plus grande proportion de jeunes (15-19 ans) consommateurs de médicaments.
Face à ce constat, les Mutualités Libres recommandent de sensibiliser les jeunes et leurs familles à une utilisation appropriée des médicaments, en particulier des antibiotiques et des antidépresseurs. Les dangers de l'automédication, notamment pour des antidouleurs en vente libre, sont aussi soulignés, ainsi que le rôle des pharmaciens. Le pharmacien qui délivre un traitement destiné à un adolescent a aussi la responsabilité d’informer et d'expliquer son bon usage et de souligner les éventuels dangers associés. Les professionnels de la santé peuvent sensibiliser aux moyens non pharmacologiques, en fournissant des conseils pour promouvoir le bien-être et préserver la santé, comme adopter une alimentation équilibrée, pratiquer régulièrement une activité physique, favoriser un bon sommeil, maintenir un bon équilibre psychologique, etc.