Vaccination Covid-19 : la troisième dose pas encore à l’ordre du jour

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Le 9 juillet dernier, l'alliance Pfizer/BioNTech annonçait son intention de demander "dans les semaines qui viennent" à l'Agence européenne des médicaments (EMA) et à son équivalent américain, la Food and Drug Administration (FDA), l'autorisation d'utiliser un rappel supplémentaire de son vaccin contre le Covid-19, à savoir une troisième dose agissant comme un "booster".

Pour motiver cette décision, le groupe pharmaceutique avançait se fonder sur des données montrant un risque plus grand d'être à nouveau infecté six mois après la vaccination, notamment face au variant Delta, dont on sait qu'il est hautement contagieux. Selon le directeur scientifique de Pfizer/BioNTech, Mikael Dolsten « même si la protection contre les cas graves de la maladie reste haute durant six mois, et même si le vaccin s'avère très actif contre le variant Delta, un déclin dans son efficacité contre les cas symptomatiques au cours du temps et de l'émergence de variants est attendu. Après six mois, le risque d'être à nouveau infecté est possible, les anticorps diminuant. C'est pourquoi nous avons dit, et nous continuons à croire qu'il est probable, en se fondant sur la totalité des données que nous avons à l'heure actuelle, qu'une troisième dose pourrait être nécessaire entre six et douze mois après la vaccination. Ces niveaux sont "5 à 10 fois supérieurs" à ceux observés après les deux doses initiales ».

Quoi qu'il en soit, si la décision d'une troisième dose généralisée devra être prise par les autorités sanitaires au niveau européen sur base de données scientifiques, cela n'empêche pas qu'au niveau national, comme c'est le cas en France et en Israël, certaines autorités se basant sur des publications scientifiques récentes, préconisent l'administration d'une troisième dose à des personnes plus à risque et vulnérables, immunodéprimées, par exemple, qui ne sont pas suffisamment protégées avec deux doses. "Au niveau belge, nous ne l'avons pas encore décidé mais il s’agit d’une question importante et urgente dont des données commencent à être disponibles, explique le Pr Dogné. Et pour ce qui est d'une éventuelle troisième dose à administrer comme "booster" à l'ensemble de la population, cette décision n'interviendra probablement pas avant la fin de l’été quand les autorités sanitaires auront reçu les données scientifiques pour débattre de ce sujet et remettre un avis. Les données d'efficacité dans le monde réel en Europe et dans d'autres parties du monde sont particulièrement intéressantes pour compléter les données des essais cliniques portant sur ces doses de rappel. L’agence Européenne des Médicaments a d’ailleurs publié ce mercredi une déclaration comme quoi elle s'engage également avec les développeurs de vaccins pour coordonner la soumission des données. Cela devrait permettre d'engager dans les meilleurs délais les démarches réglementaires permettant la possibilité d'utiliser une dose de rappel si cela s'avérait nécessaire