Vaccination : la confiance de la population s’essouffle

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Vaccinatie Covid
1 an de pandémie : la crise dure, ce qui la rend particulièrement difficile à supporter, sur la longueur. Les retards successifs liés à la campagne de vaccination, censée permettre un déconfinement progressif, n’aident pas la population à maintenir leur confiance envers les autorités. Le dernier baromètre de la motivation des Belges de l’UGent, l’UCLouvain et l’ULB s’est donc attardé sur l’effritement de cette confiance des citoyens et leur consommation des médias. 70% de la population belge se dit prête à se faire administrer le vaccin anti-Covid-19. Un chiffre qui reste élevé mais qui s'érode malgré tout. Tout comme la confiance des Belges envers les autorités. Détails des résultats de cette étude auxquels ont participé 9 253 personnes entre le 2 et 8/02/2021.

L’intention de se faire vacciner reste élevée (70%), avec quelques variantes côté francophone (68%) ou néerlandophone (74%), même si elle s’érode légèrement (ce chiffre était à 77% en janvier). Elle est légèrement plus faible du côté francophone.

On assiste à une baisse de confiance, notamment envers les autorités : 73% déplorent que les dirigeants de ce pays « ne demandent pas l’avis de la population ». Avec une différence marquée entre le Nord et le Sud du pays : il y a davantage de personnes ayant une confiance très faible ou faible côté francophone (69,5%) que côté néerlandophone (57,7 %). La perception positive des gouvernements et le sentiment d’être entendu jouent un grand rôle dans la volonté de se faire vacciner.  « On peut imaginer que des voix discordantes de certains partis par rapport à la ligne gouvernementale ont introduit de la perplexité », décode Vincent Yzerbyt, professeur de psychologie sociale à l’UCLouvain.

 Les répondants ont une confiance très élevée envers les acteurs des soins de santé : les médecins généralistes en premier lieu, les pharmaciens, infirmiers et experts (en second lieu). Cette extrême sympathie pour le personnel soignant doit être capitalisée, selon les psychologues responsables de cette étude qui recommandent de privilégier la communication par rapport à la vaccination via les médecins, infirmiers, pharmaciens et les experts. « Il faut donner aux gens une perspective et une information transparente. La résilience va de pair avec la prise au sérieux de la capacité des autorités et du personnel soignant à nous mener à bon port… Mais on doit voir le port », conclut Vincent Yzerbyt.