Variole du singe : l’OMS fait le point

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Apenpokken
Alors que plus de 1 000 cas de la variole du singe ont été détectés dans le monde, l’OMS craint que le virus ne s’installe hors d’Afrique.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. Environ un mois après l’apparition du premier cas en Europe, ce sont plus de 1 000 cas de la variole du singe, cette zoonose originaire d’Afrique aux symptômes proches la variole (mais à la moindre gravité), qui ont été confirmés dans 29 pays où le virus n’est pas endémique en temps habituel. Les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni, l’Espagne et le Portugal. La majorité des personnes contaminées dans le monde sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Pour l’OMS, il existe désormais un risque « réel » que le virus devienne endémique hors d’Afrique, notamment en cas de rétro-zoonose, c’est-à-dire si des personnes porteuses du virus contaminent des animaux qui deviendraient le réservoir local du virus. Le directeur général de l’instance onusienne, le Dr Thedros Ghebreyesus, a assuré ce mercredi lors d’une intervention sur la situation que « ce scénario peut être évité » si les pays actuellement touchés se donnent les moyens « d’identifier tous les cas et les cas contacts, de contrôler cette flambée et de prévenir la contagion ».

Il a d’ailleurs affirmé qu’il était plus que probable que le virus ait en réalité circulé à bas bruit en Europe dès avril, sans avoir été détecté.

 

Quid de la vaccination ?

A ce stade, l’OMS « ne recommande pas la vaccination de masse » a rappelé le Dr Ghebreyesus, qui a indiqué que ses équipes étaient actuellement en train de déterminer quels sont les stocks de vaccins disponibles et la capacité de production des fabricants.

Si pour le moment aucun décès n’a été signalé hors d’Afrique, l’ancien ministre éthiopien s’est dit « particulièrement préoccupée par les risques que présente ce virus pour les groupes vulnérables, notamment les enfants et les femmes enceintes ».

Il a également tenu à rappeler que la maladie avait déjà tué 66 personnes en 2022 dans les régions d’Afrique où le virus circule habituellement et que ces pays « méritent de recevoir la même attention et les mêmes soins » que les pays occidentaux.

 

Variant d’Afrique de l’Ouest

L’apparition soudaine du virus en Occident, alors que les cas hors d’Afrique sont extrêmement rares, soulève des interrogations parmi les épidémiologistes et les virologues. Des scientifiques portugais ont pu déterminer que la souche qui circule actuellement en Europe correspond au variant d’Afrique de l’Ouest, moins pathogène que celui d’Afrique centrale.

Cependant, une quarantaine de mutations ont été identifiés sur ce virus, plus que ce à quoi on pourrait s’attendre. « C’est un virus à ADN de grande taille dont le taux de mutation est en théorie très faible » explique Antoine Gessain, professeur à l’Institut Pasteur. Ces mutations ont-elles pu augmenter la capacité de transmission interhumaine du virus ? Impossible à dire pour le moment.