Le « Lancet Countdown » alerte de nouveau sur l’impact sanitaire du changement climatique

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Le rapport annuel des experts internationaux réunis par « The Lancet » sur les impacts sanitaires du changement climatique est alarmant. Pour cette 7e édition du « Lancet Countdown », publiée ce 26 octobre, les rédacteurs insistent sur la dépendance mondiale aux énergies fossiles, cause du dérèglement climatique et d’une « augmentation rapide » d’effets délétères sur la santé désormais « bien documentés », a souligné la Dr Marina Romanello, directrice exécutive du projet à l’University College de Londres.

 « Nous assistons à une dépendance persistante aux combustibles fossiles, qui non seulement amplifie l'impact du changement climatique sur la santé, mais qui, à ce stade, aggrave également les crises concomitantes auxquelles nous sommes confrontés à l'échelle mondiale : Covid, inflation, crise énergétique, crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine », poursuit le Dr Romanello.

Alors que le rythme de survenue des événements climatiques extrêmes (vagues de chaleur, fortes précipitations, feux de forêt, tempêtes, sécheresses, etc.) s’accélère, « le monde se situe à un tournant. Nous devons changer. Sinon nos enfants seront confrontés à une accélération du changement climatique qui menacerait leur survie », ajoute le Pr Anthony Costello, co-président du Lancet Countdown.

À court terme, les craintes portent notamment sur la sécurité alimentaire mondiale. « De nouvelles augmentations de la température, de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes et les concentrations de dioxyde de carbone exerceront encore plus de pression sur la disponibilité et l'accès à des aliments nutritifs, en particulier pour les plus vulnérables », prévient Elizabeth Robinson, une des auteurs.

En Europe, l’exposition aux canicules a augmenté, entre les périodes 2000-2009 et 2010-2019, de 57 % en moyenne avec des augmentations locales de plus de 250 %. En conséquence, la mortalité liée à la chaleur a augmenté de 15 décès annuels par million d'habitants par décennie entre 2000 et 2020 sur le continent. La seule pollution de l’air aux particules fines était responsable de 117 000 décès en 2020.

Le dérèglement climatique favorise également la propagation des maladies infectieuses. La période propice à la transmission du paludisme a augmenté de près d'un tiers (32,1 %) dans certaines régions des Amériques et de 14 % en Afrique au cours de la dernière décennie, par rapport à la période 1951-1960. Au niveau mondial, le risque de transmission de la dengue s'est accru de 12 % sur la période. En Europe, le risque de propagation de maladies comme le paludisme, le Vibrio non cholérique ou le virus du Nil occidental, se développe également.

Pour désamorcer ce cercle vicieux, un espoir réside dans une « action climatique centrée sur la santé », plaident les auteurs. La seule amélioration de la qualité de l’air éviterait par exemple plus d’un million de décès annuels. De même, le passage à une alimentation végétale permettrait de réduire 55 % des émissions agricoles et d'éviter jusqu'à 11,5 millions de décès annuels liés à l'alimentation.