Les scientifiques ont examiné un vaste ensemble de données danoises pour voir comment les troubles liés à l’usage du cannabis (en anglais : cannabis use disorder ou CUD) et la schizophrénie étaient liés. Les critères d’un CUD incluent une consommation élevée, une forte envie de drogue ou l’abandon ou la limitation d’activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes.

Des études antérieures avaient déjà montré que les troubles liés à la consommation de cannabis pouvaient être associés à des maladies mentales graves, comme la schizophrénie, et ce aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Les chercheurs de l’équipe de Carsten Hjorthøj, de l’hôpital universitaire de Copenhague, ont maintenant étudié les personnes les plus à risque.

L’analyse montre que 15% de toutes les schizophrénies chez les hommes au Danemark en 2021 auraient pu être évitées sans troubles liés à la consommation de cannabis (CUD). Chez les femmes, ce chiffre était de 4%. Le pourcentage était particulièrement élevé chez les jeunes hommes âgés de 21 à 30 ans (jusqu’à 30%). Les chercheurs concluent que les CUD sont un facteur de risque important pour la schizophrénie. Les résultats soulignent l’importance d’un dépistage et d’un traitement précoces des CUD et des décisions politiques concernant la consommation de cannabis et son accès, en particulier pour les 16-25 ans.

Leur étude représentative à l’échelle nationale élargit le résultat d’une étude cas-témoins menée en 2019. Elle avait révélé que le nombre de cas de psychose était particulièrement élevé dans les villes où les produits à base de cannabis, dont la teneur en THC est particulièrement élevée, étaient régulièrement consommés. Onze villes européennes ont été étudiées, Amsterdam et Londres arrivant en tête. Selon les chercheurs, la puissance du cannabis consommé pourrait donc avoir un impact sur le risque de schizophrénie.

Référence : Psychological Medicine (DOI : 10.1017/S0033291723000880).