Angine, cystite : les pharmaciens français pourront prescrire des antibiotiques

Image
x
Alors qu’en Belgique, le pharmacien peine à s’imposer dans différentes missions comme la vaccination ; en France, un nouveau pas a été franchi. Le 31 août dernier, Élisabeth Borne a annoncé la possibilité pour les pharmaciens de prescrire directement des antibiotiques en cas de cystite ou d’angine bactérienne, après avoir réalisé un TROD et un questionnaire. Une nouvelle disposition qui confirme la volonté du gouvernement de confier de plus en plus de missions aux officinaux, déjà autorisés à prescrire et administrer tous les vaccins issus du calendrier vaccinal aux plus de 11 ans.

La prise en charge par l'officinal de la pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans et celle de l'odynophagie pour les patients de 6 à 50 ans avait premièrement été autorisée à titre exceptionnel lors de l'été 2022. Elle était alors uniquement accessible aux pharmaciens intégrés aux centres de santé et aux maisons de santé pluriprofessionnelles. En mars 2023, la réalisation de cet acte a été étendue aux pharmaciens exerçant dans des communautés professionnelles territoriales de santé. Un cadre qui restait toutefois trop contraignant pour inciter davantage d'officinaux à se lancer. Le gouvernement veut donc aller plus loin, en permettant aux patients soupçonnant une cystite ou une angine d'obtenir un diagnostic après une simple visite en pharmacie, grâce au résultat du TROD, puis en obtenant directement leur traitement (si le besoin est avéré) sans avoir à passer par la case médecin.

 Une mesure pour rendre « plus accessibles les soins du quotidien », a souligné la Première ministre, face à une démographie médicale en berne.

« La prescription par le pharmacien dans ces cas précis ne sera pas conditionnée à un exercice coordonné. II s’agit en effet de faciliter les actes courants et de décharger les médecins », a tenu à préciser la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ravie de cette avancée réclamée de longue date par les syndicats de pharmaciens. La rémunération de l’équipe est de 25 euros par patient entrant dans le protocole.