La doxycycline pour réduire le risque de MST après un rapport sexuel à risque

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La prise d'un antibiotique après un rapport sexuel non protégé peut réduire le risque de contracter certaines maladies sexuellement transmissibles (MST) d'origine bactérienne auprès de personnes à haut risque, selon une étude clinique présentée lors de la Conférence internationale sur le sida.

La prise de doxycycline a permis de réduire de plus de 60% les taux d'infection de type gonorrhée et chlamydia parmi des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, et a aussi semblé hautement efficace contre la syphilis - mais il n'y a pas eu assez de cas pour que ces derniers résultats soient significatifs d'un point de vue statistique. Les essais cliniques ont été arrêtés plutôt que prévu vu les résultats positifs rapides.

La publication de cette étude intervient alors que les taux d'infection de ces maladies sont en augmentation, surtout auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, chez qui l'usage de préservatifs a décliné depuis la généralisation de la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un traitement préventif efficace contre l'infection au virus du sida, le VIH.

Un précédent essai clinique mené avait démontré l'efficacité de la doxycycline comme prophylaxie post-exposition (PEP) contre la syphilis et la chlamydia, mais pas contre la gonorrhée.

Cette nouvelle étude a été conduite auprès d'environ 500 personnes, principalement des hommes ayant des relations homosexuelles, à San Francisco et Seattle.

Certaines suivaient un traitement PrEP contre le VIH, d'autres étaient porteuses de ce virus.

Au sein de chacun de ces deux groupes, environ deux tiers des participants recevaient la doxycycline tandis que les autres n'en prenaient pas. Un suivi était assuré en collectant les résultats tous les trois mois.

Le traitement était donné dans les trois jours après l'exposition et aussi longtemps que nécessaire en fonction de la fréquence des rapports sexuels.

La prise de l'antibiotique a permis de réduire l'incidence de ces MST de 62% auprès des participants atteints du VIH, et de 66% auprès de ceux prenant la PrEP.

"Nous avons désormais deux études qui appuient l'usage de doxycycline comme PEP auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes", a salué mercredi l'autrice principale Annie Luetkemeyer, de l'université UCSF.

"Je crois vraiment que nous devons réfléchir très sérieusement au fait de déployer (ce traitement) et à la façon de l'intégrer aux directives", afin de conseiller son utilisation.

Elle a toutefois souligné que les données disponibles appuyaient l'usage de ce traitement de façon ciblée auprès de groupes à haut risque de MST.