Le Conseil supérieur de la santé recommande des taux limites de PFAS dans l'eau

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Le Conseil supérieur de la santé (CSS) recommande l'imposition de taux limites de PFAS et de perchlorate dans l'eau en bouteille et l'eau utilisée dans l'industrie alimentaire. C'est ce qui ressort d'un avis publié par l'organe d'avis du SPF Santé publique, sur demande des ministres fédéraux de la Santé et de l'Environnement.

Les PFAS (ou per- et polyfluoroalkylées) sont des composés issus de l’industrie chimique qui font partie des perturbateurs endocriniens. Les PFAS ont la particularité d’être très persistants dans l’environnement et le corps humain, ils ont un temps de demi-vie de plusieurs années à plusieurs dizaines d’années. Une exposition régulière aux PFAS et au perchlorate peut engendrer des problèmes de santé, qu'ils soient hormonaux, de fertilité, voire des cancers. Cela signifie qu’une fois accumulés dans le corps humain, même si on arrête d’y être exposés, ils vont rester plusieurs années dans nos tissus avant d’être éliminés. Des traces de ces produits ont récemment été retrouvées dans l'eau de distribution de plusieurs communes. Le perchlorate, pour sa part, est un produit chimique notamment utilisé dans l'engrais.

Dans ce cadre, le CSS propose la mise en place de valeurs limites de ces produits chimiques dans l'eau en bouteille et dans l'eau de traitement utilisée dans l'industrie alimentaire. "Cela n'empêchera pas l'exposition à tous les PFAS et au perchlorate, mais cela permettra d'en diminuer l'impact", précise la professeure Catherine Bouland de l'ULB. L'organe recommande ainsi une valeur limite de 4 nanogrammes par litre pour la somme de quatre PFAS courants (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS), parmi les plus surveillés. Elle propose une valeur limite de 100 nanogrammes par litre concernant la somme des 20 autres PFAS mesurables. Il s'agit de la même valeur que la norme européenne obligatoire dès 2026.

Concernant le perchlorate, le CSS approuve une limite maximale de 13 microgrammes par litre, et même de 2 microgrammes par litre pour les enfants en bas âge et les jeunes enfants.

Le CSS souligne par ailleurs "l'importance d'une surveillance régulière et d'une action appropriée en cas de dépassement des valeurs fixées".