Les jeunes femmes atteintes d’un cancer peuvent donner naissance en toute sécurité

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Quelque 20 % des femmes atteintes d’un cancer du sein reçoivent le diagnostic alors qu’elles sont en âge de procréer. Les questions de fertilité et de grossesse constituent donc pour bon nombre d’entre elles une préoccupation essentielle. Les résultats de l’étude POSITIVE, également appelée BIG Time for Baby montrent que les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein et ayant interrompu leur hormonothérapie à des fins de grossesse ont pu le faire en toute sécurité. Le taux de récidive du cancer du sein chez ces femmes était similaire à celui des femmes n’ayant pas interrompu leur traitement, et la plupart d’entre elles ont pu concevoir et accoucher de bébés en bonne santé.

La majorité des jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce souffrent d’une maladie hormonodépendante dite à récepteurs d’œstrogènes positifs (ER+). Ces femmes reçoivent donc une hormonothérapie destinée à bloquer la production naturelle d’hormones afin de réduire le risque de récidive du cancer. L’hormonothérapie, qui peut être prescrite pendant cinq à dix ans, empêche toute grossesse pendant le traitement.

 

POSITIVE, une étude académique d’envergure mondiale

518 femmes âgées de 42 ans ou moins et présentant un désir de grossesse ont participé à l’étude entre décembre 2014 et décembre 2019 et accepté de suspendre leur hormonothérapie pendant environ deux ans pour essayer de tomber enceintes. Elles ont également suivi une hormonothérapie adjuvante pendant une période de 18 à 30 mois avant d’interrompre leur traitement. L’étude a suivi des patientes provenant de 116 hôpitaux situés dans 20 pays répartis sur quatre continents.

 « BIG est né de la conviction que la collaboration internationale est cruciale pour trouver des réponses aux questions pressantes qui touchent à la recherche sur le cancer du sein. Des études comme POSITIVE sont possibles uniquement grâce aux efforts de plusieurs intervenants, qui collaborent et échangent idées et ressources pour faire une réelle différence dans la vie des personnes atteintes d’un cancer du sein », déclare le professeur David Cameron, président de BIG.

À ce stade, les chercheurs de l’étude ont constaté que le taux de récidive du cancer du sein (8,9 %) chez les femmes participantes était comparable à celui des patientes inscrites dans d’autres études (9,2 %).

 

L’étude est donc encourageante pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein et qui espèrent peut-être avoir des enfants. Cependant, chaque femme présentant un cas unique, toute décision de ce type doit être prise en étroite consultation avec des professionnels de la santé. Les chercheurs continueront de suivre les femmes participant à l’étude POSITIVE pour évaluer le risque de récidive du cancer du sein à long terme et s’assurer que les patientes achèvent leur hormonothérapie après la pause prévue. Même si les résultats actuels sont fort encourageants, un suivi à long terme s’avère essentiel, le cancer du sein ER+ étant susceptible de réapparaître de nombreuses années encore après le diagnostic initial.

 

« Les premiers résultats de l’essai POSITIVE confirment que la grossesse est un objectif réaliste pour les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant, et brisent définitivement le tabou selon lequel avoir un enfant est susceptible d’augmenter le risque de récidive du cancer. Le projet familial, brusquement interrompu par la maladie, peut être rétabli en toute sécurité », explique la professeure Olivia Pagani, membre de l’IBCSG et investigateur principal de l’étude POSITIVE au niveau mondial.

 

plus d’info : www.BIGagainstbreastcancer.org