L’incertitude influence la perception de la douleur
Un stimulus douloureux plus fort entraîne-t-il une réponse plus élevée ? « Pas systématiquement, le cerveau ne réalise pas une simple lecture passive de la douleur », relève Dounia Mulders, car les attentes de l’individu affectent ce qu’il perçoit ». L’équipe a soumis les participants à des séquences de stimuli thermiques - soit chaud, soit froid – avec des structures distinctes.
Les scientifiques ont découvert qu’une grande incertitude concernant la stimulation qui arrive mène à de plus grandes activités des neurones. Autrement dit, lorsque le patient sait avec certitude quel type de stimulus il va recevoir, ses activités cérébrales s'en trouvent réduites. Le cerveau se fie davantage aux anticipations faites par le sujet qu’au stimulus qui est réellement appliqué.
Les chercheurs ont également démontré que l'incertitude à propos des intensités douloureuses futures joue un rôle clé dans l'apprentissage de la structure de leur séquence.
Ces résultats permettront entre autres d’aider des patients qui souffrent de douleurs chroniques en ouvrant la porte à de nouvelles études cliniques. On sait déjà qu’il peut parfois y avoir perception d’une douleur en l’absence de tout stimuli mais seulement en présence d’attentes. C’est la compréhension des bases de ces mécanismes que les chercheurs proposent dans cette première étude dont les résultats sont publiés dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy Sciences (PNAS).