L'an dernier, quelque 10,6 millions de personnes ont développé la maladie - causée par une bactérie qui s'attaque principalement aux poumons, une augmentation de 4,5% en un an. Le taux d'incidence (nouveaux cas pour 100.000 habitants par an) a augmenté de 3,6% entre 2020 et 2021, après avoir baissé d'environ 2% par an pendant la majeure partie des deux dernières décennies.

Le prévalence de la tuberculose résistante aux médicaments a également progressé - de 3% entre 2020 et 2021 - avec 450.000 nouveaux cas de tuberculose résistante à la rifampicine en 2021. La pandémie de Covid a ainsi fortement ralenti les progrès dans la lutte contre la tuberculose et met en péril les objectifs de l'OMS visant à réduire de 90% les décès dus à la maladie et de 80% le taux d'incidence d'ici à 2030, par rapport à 2015.

Traitement de première ligne : avant tout s’assurer de la compliance

La tuberculose est une maladie que l’on peut soigner et guérir. Pour la tuberculose évolutive sensible aux médicaments, on administre un traitement standard de 6 mois associant 4 médicaments antituberculeux (rifadine, nicotibine, myambutol, tebrazid). Le pharmacien accordera une place importante à la vérification des effets indésirables et interactions médicamenteuses en consultant le dossier pharmaceutique du patient. L’accompagnement du patient est primordial tout au long de sa thérapie. Rappelons que la rifampicine est un inducteur des CYP1A2, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6, CYP3A4, elle modifie donc la concentration de nombreux médicaments. On sera particulièrement attentifs avec les associations avec le Sintrom, certains anti-mycosiques, anti-rétroviraux, psychotropes, contraceptifs, traitements hormonaux, anti-arythmiques, …

Dans le traitement de la tuberculose, l’adhérence est le problème principal. Elle a plusieurs origines : compréhension de la maladie, confiance du malade en son médecin et son traitement, tolérance des médicaments, caractéristiques personnelles du malade (personnalité, capacités mémorielles et cognitives).