Médicaments ciblant le CGRP : une nouvelle option dans le traitement de la migraine

Image
x
Les médicaments qui agissent sur le peptide lié au gène de la calcitonine constituent la première classe de thérapie ciblée pour la prévention de la migraine. Les données présentées lors du 9e congrès de l’Académie européenne de neurologie (European Academy of Neurology), à Budapest, confirment que ces médicaments ouvrent une nouvelle ère dans le traitement de la migraine et qu’ils offrent un espoir pour près d’une personne migraineuse sur 10 à travers le monde.

Le peptide lié au gène de la calcitonine (calcitonin gene-related peptide, CGRP) est une molécule de signalisation de la douleur et un puissant vasodilatateur. Il s’agit d’un médiateur important de la migraine, et deux nouveaux types de médicaments agissent dessus. Les premiers sont des anticorps monoclonaux (AcM) humains, tels que l’érénumab, qui bloquent la signalisation du CGRP en se liant au récepteur du CGRP dans les terminaisons nerveuses et les ganglions du trijumeau ; d’autres médicaments, tels que le frémanézumab, se lient au CGRP lui-même. Le second type de médicaments sont les antagonistes du CGRP à petites molécules (ou gépants), qui entrent en compétition avec le CGRP pour occuper le site de liaison de son récepteur.

Les AcM ont le meilleur profil de sécurité d’emploi et d’efficacité de tous les médicaments prophylactiques de la migraine, suivis de près par les gépants. 

« En 2022, nous avons mis à jour la recommandation de la Fédération européenne des céphalées (European Headache Federation) sur l’utilisation des AcM pour la prévention de la migraine », a déclaré Simona Sacco, de l’Université de L’Aquila, au cours de la session. 

« Nous suggérons qu’ils soient inclus dans les options de traitement de première intention. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir les utiliser plus tôt chez les patients qui en ont le plus besoin. » 

Une méta-analyse systématique d’essais cliniques randomisés portant sur des patients souffrant de migraine chronique avec surconsommation de médicaments a montré que les AcM sont efficaces en l’absence de toute stratégie de désintoxication. Une étude observationnelle en situation réelle réalisée par S. Sacco et ses collègues a montré qu’environ 35% des patients ont cessé de faire un usage abusif de leurs médicaments après une seule dose d’AcM, et qu’environ 70% y sont parvenus après 6 doses.