Ces lampes émettent des rayons UV de type A (UVA), "qui pénètrent profondément dans la peau", rappellent les académiciens. Or, ces rayons favorisent le vieillissement de la peau et ont été classés cancérigènes du groupe 1 (le plus élevé). "Le rôle favorisant des lampes UV 'à ongles' dans l'induction de ces cancers cutanés était évoqué dès 2009", soulignent-ils. Ainsi, au cours de l’année 2022, selon une étude tunisienne (Litaiem N, et al. Clinics in Dermatology, 2022; 40: 706–715), trois cas de cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induit ont été signalés dans la littérature. Parmi les autres effets secondaires rapportés avec ces vernis semi-permanents, il y avait aussi des réactions cutanées allergiques (66 cas en 2022, 70,5 %), et des atteintes mécaniques des ongles (23 cas, 26,1 %). Ce risque a été confirmé par une expérimentation récente (Zhivagui M et al., Nature Communications, 2022; 276: 1-14. Publication en ligne 17 janvier 2023), qui a montré que les UVA produits par une lampe UV "à ongles" induisent bien des mutations typiques des UVA sur 3 types cellulaires (fibroblastes embryonnaires de souris, fibroblastes et des kératinocytes humains). Le risque serait majoré avec certains facteurs : l'âge jeune de début d'utilisation (en moyenne 20 ans) ; la fréquence rapprochée des expositions (moyenne de 5 à 6 fois par an, voire plus avec le développement des lampes à domicile) et la durée d’exposition (sur plusieurs années). Le terrain aurait aussi un rôle aggravant (peau claire, immunodépression). Mais l’Académie souligne la nécessité de bénéficier d’études épidémiologiques plus larges afin d'évaluer le risque de carcinome cutané induit par la répétition de ce type d'irradiations sur une longue durée.Pour prévenir les risques, les académiciens conseillent d'appliquer une crème solaire avec une protection UVA environ 20 minutes avant l'exposition des mains aux lampes UV/LED.
Références : Communiqué de l’Académie nationale de médecine (28 avril 2023).