Vers un vaccin thérapeutique contre le cancer de la peau

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La biotech Moderna et le Laboratoire Merck (MSD) dévoilent les résultats préliminaires positifs de phase 2 pour un candidat vaccin à ARN messager à visée thérapeutique, en association avec l’anticancéreux Keytruda (pembrolizumab), dans le cancer de la peau.

Les deux sociétés américaines, qui collaborent depuis 2016 sur la recherche de vaccins à ARNm personnalisés contre les cancers, ont annoncé hier les premiers résultats positifs de leur essai de phase 2B dans le cancer de la peau. Mené depuis 2019 aux États-Unis et en Australie (pays ayant le plus fort taux de mélanomes au monde), cet essai a inclus 157 personnes atteintes d’un mélanome avancé (stade 3 ou 4) à haut risque de récidive, après résection totale de la tumeur.

Les résultats, qui n’ont pas encore été publiés dans une revue scientifique, montrent que l’association du vaccin et de l’anticorps monoclonal Keytruda a permis de réduire de 44 % le risque de réapparition du cancer et le risque de décès, en comparaison avec le traitement par pembrolizumab seul. C’est, selon les deux sociétés, « la première démonstration d’efficacité d’un traitement expérimental à base d’ARN messager contre le cancer, issue d’un essai clinique randomisé ». Des résultats « hautement encourageants », souligne le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, qui annonce « des études additionnelles dans le mélanome et d’autres formes de cancer avec le but d’apporter aux patients de véritables traitements individualisés contre le cancer ».

MRNA-4157/V94 est un vaccin personnalisé contre le cancer « conçu et produit à partir de la signature mutationnelle unique de la séquence ADN de la tumeur du patient », précise Moderna. Dans cet essai de phase 2, des effets indésirables graves ont été observés chez 14,4 % des patients traités par Keytruda/MRNA-4157/V94 contre 10 % chez ceux ayant reçu le Keytruda seul.

Le binôme Moderna-Merck prévoit de lancer des essais de phase 3 mi-2023, toujours aux États-Unis et en Australie, mais aussi en Europe. Cette étude s’étendra sur un minimum de trois années afin d’évaluer les effets sur la durée.