Cannabis médical : Conclusions de l’expérimentation française

Image
x
Fin mars 2021, une expérimentation à grande échelle du cannabis thérapeutique était lancée en France, permettant à plusieurs milliers de patients d'intégrer le cannabis sous différentes formes et concentrations à leur traitement. Ce test a pris fin le 27 mars ; le cannabis médical a prouvé son efficacité dans toutes les utilisations testées, avec très peu d'effets indésirables graves. Les autorités sanitaires envisagent désormais une mise sur le marché en 2025.

Pour rappel, encadrée par l’Agence du médicament, l’expérimentation de l’usage du cannabis médical  a évalué , en premier lieu, « la faisabilité du circuit de mise à disposition du cannabis pour les patients : prescription par les médecins, délivrance par les pharmaciens, approvisionnement en produits et suivi des patients ». Sécurité et efficacité ont également été analysées dans un second temps. Les pharmaciens jouent un rôle central dans cette expérimentation : celui de commander et dispenser le cannabis, lorsqu’il est prescrit par un médecin formé, mais aussi de conseiller les patients. Le président du comité chargé de l'expérimentation sur le cannabis thérapeutique Nicolas Authier, a souligné l’efficacité des médicaments à base de CBD/THC dans les indications testées (douleurs neuropathiques, spasticités douloureuses, situations palliatives, épilepsies pharmacorésistantes, et symptômes rebelles en oncologie liés au cancer et au traitement anticancéreux). Sur près de 3 000 patients ayant participé à l’expérimentation, les rapports de 2 504 d’entre eux ont été étudiés. Dans les douleurs neuropathiques, qui représentent 54 % des indications, le Pr Authier note que le cannabis médical a permis une amélioration importante de la qualité de vie des patients. Ainsi, après 12 mois de traitement, le pourcentage de patients témoignant de douleurs insupportables est passé de 79 % à 29 %. On observe également une réduction de l’anxiété et de la dépression chez 69 % et 57 % des patients respectivement. « C’est un très bon résultat, puisqu’il concerne des personnes pour lesquelles il n’y avait plus d’alternative thérapeutique disponible », estime le Pr Authier.

Dans les spasticités douloureuses liées ou non à la sclérose en plaques, le Pr Authier note une amélioration « importante à très importante de la qualité de vie pour 40 % des patients ». Enfin, dans le traitement de certaines épilepsies pharmacorésistantes, en 6 mois, la fréquence des crises d’épilepsie a diminué de 36 à 25 par mois.

Concernant les effets indésirables, 1 274 sont survenus chez 1 013 patients, dont 5,8 % d’effets indésirables graves. Par ailleurs, seulement 6 cas de dépendance ont été recensés, et aucun cas d’addiction n’a été signalé. « Plus de la moitié des effets indésirables surviennent en début de traitement pendant la phase de titration, ce qui souligne l’importance d’une vigilance renforcée des professionnels de santé », souligne le Pr Authier. 

 

Réf : 

https://ansm.sante.fr/

conférence organisée par l'Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC).