Comment améliorer la prise en charge de l’arthrose du genou en Belgique ?

Image
x
L’arthrose est la plus fréquente des maladies articulaires et c’est le genou qui est l’articulation la plus souvent touchée. Dans le but de pouvoir mesurer et améliorer la qualité de la prise en charge de l’arthrose du genou dans notre pays, le KCE a été invité à développer des indicateurs de qualité adaptés au contexte belge – une première, puisqu’aucun ensemble d’indicateurs national n’avait jamais été développé jusqu’ici dans le domaine de l’orthopédie.

Le risque de souffrir d’arthrose du genou tôt ou tard au cours de la vie est élevé (45 %, IC 95 % 42-49 %) et augmente avec l’âge, les antécédents de blessures au genou et/ou la prise de poids. Le Centre KCE indique dans ces dernières recommandations qu'en médecine générale, l'examen clinique suffit pour poser le diagnostic de l'arthrose du genou. Chez le médecin spécialiste, la radiographie est requise pour confirmer la maladie et préparer une éventuelle intervention ou pose de prothèse (arthroplastie). Chaque année, 26.000 hospitalisations pour cause d'arthrose du genou sont réalisées en Belgique. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'État belge est le 4e pays européen avec le plus de prothèses du genou par habitant.

Si aucun traitement curatif contre l'arthrose n'existe, une thérapie par l'exercice peut soulager les douleurs et freiner l'évolution de la maladie, à condition qu'elle soit adaptée. "Des patients se voient encore et toujours proposer des traitements qui ne contribuent pas à une prise en charge de qualité, comme des massages, des traitements par la chaleur et le froid ou l'électrothérapie", déplore le KCE. Si une arthroplastie du genou s'avère nécessaire, " le kinésithérapeute devrait idéalement débuter la thérapie par l'exercice dès le jour de l'intervention. À l'heure actuelle, cette intervention ne commence souvent que le lendemain de l'opération ". Pour ce qui est du traitement pharmacologique, le rapport recommande de “n’utiliser les médicaments (anti-inflammatoires oraux et locaux en première intention et paracétamol en deuxième intention) qu’en compléments de traitements non-pharmacologiques et pour soutenir l’exercice thérapeutique, à la dose minimale efficace et pendant la durée la plus courte possible”. Le rapport insiste “Ne pas proposer de narcotiques oraux (opioïdes forts ou faibles), y compris de tramadol mais de proposer une injection d’anti-inflammatoire (corticostéroïde) dans l’articulation du genou aux patients souffrant de douleurs sévères dues à une inflammation du genou”