Impact des masques buccaux

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Le Conseil Supérieur de la Santé a examiné l'impact sur l'environnement et la santé de l'utilisation des masques buccaux, ce qui lui a permis de conclure que la protection offerte par les masques buccaux lors d'une pandémie l'emporte largement sur les risques potentiels pour la santé d'une utilisation intensive.

Pendant la pandémie de COVID-19, différents types de masques buccaux ont été massivement utilisés pour empêcher la propagation du virus et protéger la santé. Des questions ont toutefois été soulevées quant aux effets négatifs potentiels d'une utilisation intensive et prolongée de ces masques. Au cours du processus de fabrication, de multiples substances chimiques sont utilisées pour obtenir certaines propriétés antimicrobiennes et de qualité. L'argent notamment est souvent ajouté aux masques buccaux pour ses effets biocides. À partir d'un scénario d'exposition conservateur, il a été constaté que la quantité d'argent inhalée par les utilisateurs est généralement inférieure aux valeurs critiques en termes d'effets néfastes sur la santé, mais des exceptions restent possibles en fonction du type/de la marque des masques. Étant donné l'excellente capacité de filtrage physique de nombreux masques, l'utilisation de masques contenant de l'argent peut s'avérer bénéfique pour les travailleurs dans les soins de santé fortement exposés aux agents pathogènes, mais pour la population générale l'avantage supplémentaire de l'argent est probablement faible. Le dioxyde de titane est aussi ajouté aux masques buccaux principalement pour ses propriétés cosmétiques (blanchiment). Une évaluation prudente des risques a permis de constater que les risques pour la santé ne peuvent être exclus dans certains cas d'utilisation intensive et d'importante libération de TiO2 spécifique au masque. Étant donné qu'il existe des preuves de la cancérogénicité potentielle du TiO2 pour l'homme, le TiO2 devrait être interdit dans les masques buccaux sur la base du principe de précaution, en particulier dans les masques jetables qui sont portés pendant 4 à 8 heures. Les avantages essentiellement cosmétiques et la capacité antibactérienne et antivirale limitée du TiO2 pendant cette courte période ne l'emportent pas sur les risques évitables pour la santé. Des traces d'autres substances nocives ont également été trouvées, mais leur consommation reste généralement très limitée et inférieure à la norme sanitaire. En ce qui concerne l'impact sur la santé des micro et nanoplastiques, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Le Conseil Supérieur de la Santé soutient donc la mise en place d'un laboratoire de référence indépendant pour les nanomatériaux.