L’avenir des antibiotiques dépend de nous tous !

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Toekomst antibiotica
La résistance bactérienne aux antibiotiques pourrait devenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde d’ici à 2050. Elle remet en question la capacité à soigner les infections, même les plus courantes. « Limiter sa diffusion impose une prévention globale et concertée reposant sur le bon usage des antibiotiques, l’hygiène des mains et la prévention des infections » rappelle l’OMS à l’occasion de la semaine consacrée à la sensibilisation du bon usage aux antibiotiques qui a lieu du 18 au 24 novembre.

Trop de prescription chez les dentistes !

En 2018, la Belgique se classait encore au 8e rang des plus grands prescripteurs d'antibiotiques d'Europe, pour ce qui est des antibiotiques utilisés hors hôpital. Or, le risque d’une antibiorésistance est grand. En dentisterie, la plupart des antibiotiques ne sont pas nécessaires, rappelle le Centre fédéral d’expertise des soins de santé le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) qui profite de la semaine européenne d’informations sur les antibiotiques pour insister sur l’importance d’un usage raisonné de ces traitements, en particulier pour les dentistes. Environ 6 % de ces antibiotiques sont prescrits par des dentistes.

« Les antibiotiques sont rarement indiqués en dentisterie, sauf lorsqu’une infection semble se propager à distance ou avant la pose d’implants dentaires. Pour les interventions dentaires invasives, il est aussi recommandé de les administrer à des personnes qui présentent un risque d’infection d’endocardite » concluent les experts du KCE qui viennent d’éditer un guide à l’usage des dentistes. Celui-ci s’adresse aussi aux médecins généralistes, les enjoignant de renvoyer leurs patients souffrant de maux de dents chez un dentiste afin qu’un diagnostic correct soit posé et qu’un traitement dentaire adéquat puisse être initié.

Des conditionnements trop grands 

L’organisme fédéral pointe également un problème du conditionnement dans des boîtes trop grandes par rapport à ce qui est nécessaire pour un seul traitement. Outre le gaspillage et les nuisances pour l’environnement si le patient ne les ramène pas en pharmacie, le KCE alerte contre le risque d’automédication, par définition non raisonnée. Il réitère donc également sa recommandation d’autoriser les pharmaciens à ne délivrer que le nombre exact de comprimés d’antibiotiques nécessaires.

En période de Covid-19 

« La consommation abusive d'antibiotiques pendant la pandémie de COVID-19 pourrait conduire à une émergence et à une propagation accélérée de la résistance aux antimicrobiens » alerte l’OMS. Elle incite les professionnels de la santé à bien communiquer : la COVID-19 est due à un virus, et par conséquent, les antibiotiques ne doivent pas être utilisés comme moyen de prévention ou de traitement des infections virales à moins que des infections bactériennes ne soient également présentes ! ».

Nathalie Evrard