Nouvelles mesures pour limiter les risques d’abus et de dépendance aux opioïdes

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En raison de l’augmentation des cas d’abus et de dépendance rapportés ces dernières années avec des médicaments opioïdes, le PRAC a décidé de renforcer les messages visant à limiter ces risques dans les RCP et notices de ces médicaments.

 

Au cours de ces dix dernières années, la consommation d'opioïdes a énormément augmenté en Belgique. Environ 10% de la population consomme au moins un des médicaments suivants, pour diverses raisons : tramadol, tilidine, oxycodone, patchs de fentanyl ou piritramide. La Belgique suit en cela une tendance mondiale. Vu les nombreux effets indésirables des opioïdes, cette tendance constitue une menace pour la santé publique. Le taux de signalement des cas d’abus et dépendance des opioïdes dans l’UE est relativement élevé. Dès lors, le PRAC a considéré nécessaire d’adopter de nouvelles mesures de minimisation des risques pour améliorer la sensibilisation et la reconnaissance du risque de TUO (trouble lié à l'utilisation d'opioïdes).

Dans la pratique médicale, il existe un consensus sur la nécessité d'établir des objectifs de traitement et un plan d'arrêt ainsi que d'éduquer le patient sur le risque et les signes de TUO avant et pendant le traitement. Une réévaluation régulière pendant un traitement aux opioïdes est nécessaire compte tenu des changements potentiels au fil du temps de la balance bénéfice-risque individuelle pour le patient. En outre, deux grandes études observationnelles menées aux États-Unis et au Royaume-Uni ont montré qu'une dose plus élevée et une durée plus longue de traitement aux opioïdes étaient associées à un risque accru de développer un TUO. Pour sensibiliser davantage les patients et les soignants, la notice du patient a été mise à jour avec des signes de TUO basés sur les critères DSM-5 pour les troubles liés à l'utilisation de substances.

En conséquence, la plupart des RCP et notices des opioïdes ont été, ou vont être, adaptés pour inclure ces recommandations et avertissements. Rappelons également qu’à partir de mars 2024, la péthidine et le piritramide seront réservés à une délivrance en hôpital. Ces substances ne seront donc plus disponibles dans les officines ouvertes au public mais uniquement dans les pharmacies hospitalières. 

 

Plus d’infos : www.afmps.be