Pour l'ONU, la fin du VIH possible d'ici à 2030

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Il y a vingt ans, la pandémie mondiale de sida semblait inarrêtable. Plus de 2,5 millions de personnes contractaient le VIH chaque année et le sida faisait 2 millions de victimes par an. Dans certaines régions d’Afrique australe, le sida réduisait à néant des décennies d’augmentation de l’espérance de vie. Des traitements efficaces avaient été mis au point, mais ils n’étaient disponibles qu’à des prix prohibitifs, ce qui limitait leur utilisation à quelques privilégiés. Actuellement avec 1,3 million de nouvelles infections au VIH en 2023, soit -59% par rapport à leur plus haut niveau en 1995, la progression de la maladie est au plus bas depuis des décennies. Pour Onusida, l'agence de l’ONU, il est possible de mettre fin au VIH d'ici à 2030.

En 2022, environs 39 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH, et 630 000 en sont mortes suite à l'infection de maladies opportunistes. Des chiffres à première vue impressionnants, mais qui sont très encourageants pour l'Onusida, qui cite dans son rapport que 29,8 millions de personnes atteintes de la maladie ont aujourd'hui accès à une thérapie antirétrovirale. C'est 4 fois plus qu'il y a 13 ans.

Par ailleurs, grâce aux investissements dans la lutte contre le sida pédiatrique, 82 % des femmes enceintes et/ou allaitantes atteintes de VIH dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral en 2022, contre 46 % en 2010. Ces efforts ont entraîné une baisse de 58 % des nouvelles contaminations au VIH chez les enfants entre 2010 et 2022, soit le niveau le plus bas depuis les années 1980.

Si le VIH est encore loin d'être éradiqué, la feuille de route présentée dans le nouveau rapport de l'Onusida « montre que le succès est possible au cours de cette décennie », selon la directrice exécutive de l'organisation, Winnie Byanyima. « Les informations et les chiffres contenus dans ce rapport ne montrent pas que nous, l’humanité, sommes déjà sur la bonne voie, mais ils nous disent que nous pouvons l’être. La marche à suivre est claire », a-t-elle affirmée.

Cette marche à suivre passe par les objectifs « 95-95-95 ». Ils consistent à faire en sorte que 95 % de ceux vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, que 95 % de ces derniers suivent un traitement antirétroviral vital et que 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

Ces objectifs ont été atteints par le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République unie de Tanzanie et le Zimbabwe. 16 autres pays, dont 8 en Afrique subsaharienne (la région où vivent 65 % des personnes séropositives), sont également sur le point d’atteindre ces objectifs. De plus, en Afrique orientale et australe, les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 57 % depuis 2010

Tout n'est pas encore parfait. Ainsi, l'Onusida note que le financement de la lutte contre le VIH a reculé en 2022, retombant au même niveau qu’en 2013, tant pour les sources nationales qu’internationales.