Traitement à long terme du TDAH et risque cardiovasculaire

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L’utilisation des médicaments indiqués dans le traitement du TDAH est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire à tous les âges de la vie. Une étude cas-témoins suédoise alerte sur ce risque, invitant à bien évaluer la balance bénéfice/risque d’un traitement à long terme et à un suivi cardiovasculaire rapproché si c’est le cas.

L’utilisation de médicaments pour traiter le trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Une équipe suédoise a évalué le risque potentiel de maladie cardiovasculaire associé à l’utilisation à long terme de ces médicaments.
Il s’agit d’une étude cas-témoins ayant inclus des individus âgés de 6 à 64 ans avec diagnostic de TDAH ou ayant une prescription de médicaments dans cette indication. Ces données, ainsi que l’incidence de maladies cardiovasculaires (cardiopathie ischémique, AVC, hypertension, insuffisance cardiaque, arythmie, maladie thromboembolique, maladie artérielle ou tout autre type de maladie cardiaque) ont été obtenues auprès de registres nationaux.
Chaque cas était associé à 5 témoins sans maladie cardiovasculaire selon l'âge et le, du sexe et la durée d'utilisation des médicaments contre le TDAH allait jusqu'à 14 ans. Sur 278.027 personnes atteintes de TDAH dans cette cohorte, 10.388 étaient atteintes de maladies cardiovasculaires (âge médian 34,6 (20-45,7) ans dont 59% d’hommes).
L’allongement de la durée d’utilisation de ces médicaments était associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires par rapport à la non-utilisation (0 à ≤1 an : 0,99 ; 1 à ≤2 ans : 1,09 ; 2 à ≤3 ans : 1,15 ; 3 à ≤5 ans : 1,27 ; et >5 ans : 1,23 ). C’était notamment le cas pour l’hypertension (3 à ≤5 ans : 1,72  et >5 ans : 1,80) et les maladies artérielles (3 à ≤5 ans : 1,65 et >5 ans : 1,49).
Au cours du suivi, chaque augmentation d'un an d'utilisation était associée à une augmentation de 4% du risque de maladie cardiovasculaire. Cette augmentation était plus importante dans les 3 premières années d'utilisation (1,08) et stable sur le reste du suivi. Des tendances similaires ont été observées chez les enfants et les jeunes (âgés de <25 ans) et les adultes (âgés de ≥25 ans).
 
Référence :
Le Zhang et al. Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder Medications and Long-Term Risk of Cardiovascular Diseases. JAMA Psychiatry. November 22, 2023