Le mystérieux traitement anti-Covid de l’Institut Pasteur Lille?

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De mysterieuze anti-Covid behandeling van het Pasteur Instituut Lille?
Fin septembre, la presse mettait en avant la (re)découverte d’un mystérieux « médicament à l’Institut Pasteur de Lille (IPL) sans en mentionner l’identité. Cette molécule « anonyme » avait été identifiée grâce à des recherches de repositionnement menées sur une vaste chimiothèque de près de 2 000 médicaments testés in vitro sur le SARS-COV2.

Nous avons démontré in vitro qu’une molécule est active contre le coronavirus. Nous l’avons testée sur des cellules humaines du poumon et les résultats se sont révélés très prometteurs. Pris aux premiers symptômes de la maladie, ce médicament réduit la charge virale du porteur de la maladie, évite la contagion. Pris plus tard, il contrecarre ses formes graves. Son action est bien celle d’un antiviral et non celle d’un anti-inflammatoire » expliquait alors le Pr Benoît Déprez, directeur scientifique de l’IPL.

Il s’agirait du clofoctol, un antibiotique bactériostatique actif sur les cocci gram positifs commercialisé sous la marque Octofene de 1978 à 2005. Il était utilisé sous forme de suppositoire en milieu hospitalier dans les infections respiratoires hautes bénignes. En 2005, les autorités sanitaires décidaient de son retrait du marché pour faible service médical rendu. Ce produit reste disponible dans certains pays d’Europe.

Diminution de la charge virale

Si elle faisait la preuve de son efficacité, cette molécule pourrait donc être administrée facilement aux patients, en ambulatoire et non à l’hôpital, juste après un test positif. Agir rapidement pourrait permettre de baisser la charge virale, de réduire la contagiosité et d’éviter que le malade développe une forme grave de la maladie. Pour réduire le temps du diagnostic, les chercheurs de Pasteur Lille souhaitent utiliser les tests salivaires.

Pourquoi tant de mystère ? 

Pourquoi ne pas confirmer le nom du médicament ? "Vous avez vu l’hystérie que ça peut créer", répond Benoît Déprez, faisant explicitement allusion aux polémiques autour de l’hydroxychloroquine. "Une pénurie du produit pourrait nous empêcher de faire un essai en bonne et due forme", redoute-t-il car il est important d’insister que ce n’est pas parce qu’un médicament est efficace in vitro, qu’il le sera également in vivo.