40 % des cancers pourraient être évités

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Le cancer pourrait devenir la première cause de décès en 2030 et mettre en péril les soins de santé explique la Fondation contre le Cancer, qui a l’occasion de la journée mondiale du Cancer de ce vendredi 4 février vient de publier le nouveau baromètre belge du cancer "Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de diagnostics annuels de cancer au niveau mondial pourrait dépasser 20 millions dans les années à venir et le cancer pourrait devenir la première cause de décès"

En Belgique, un peu plus de 70.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année (soit plus de 190 nouveaux cas de cancer par jour) et une augmentation de plus de 13.000 nouveaux diagnostics supplémentaires est attendue d’ici 2030 lit-on dans ce baromètre qui représente un travail de 174 pages, réalisé en collaboration avec Sciensano, le Registre du Cancer, le Collège d’Oncologie, ainsi qu’avec 79 experts.

 

Plus de diagnostics moins de décès  

Chez les hommes, les cancers les plus fréquents sont : cancer de la prostate (26%), suivi du cancer du poumon (15%) et du cancer colorectal (11%). Le cancer du sein (33%) est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes, suivi par les cancers colorectaux (11%) et du poumon (9%). Mais alors que le nombre de cas est en augmentation, le risque de décéder d’un cancer reste stable, malgré le vieillissement de la population. La survie relative à 5 ans après diagnostic s’élève à 67 % tous cancers confondus. En Belgique, elle a augmenté de 3.4 %.

Ces résultats positifs sur la mortalité sont dus, entre autres, à l’amélioration des diagnostics et des traitements, ainsi qu’à la mise en place de programmes de dépistage organisés.

40% des cancers pourraient être évités

Les facteurs environnementaux jouent un rôle causal dans le développement du cancer. Le baromètre cite notamment la pollution environnementale, les substances nocives présentes dans l’alimentation ou encore les radiations naturelles. Mais il y a aussi quelques facteurs personnels, comme le tabagisme, les habitudes alimentaires, l’exposition excessive au soleil et aux bancs solaires et le manque d’hygiène de vie ou professionnels (en particulier sur les travailleurs des industries chimique et nucléaire). « A cela s’ajoute des facteurs de risque individuels liés à d’autres maladies, comme certaines maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et les maladies respiratoires qui peuvent augmenter le risque de développement d’un cancer » souligne le Dr Didier Vander Steichel, directeur médical et scientifique de la Fondation contre le cancer.

 

Renforcer le dépistage

Le but est grâce à un diagnostic plus précoce, d'augmenter les chances de guérison et d'améliorer la qualité de vie des patients grâce à des traitements plus limités. Les experts recommandent d'améliorer et étendre les programmes de dépistage existants (sein, gros intestin, col de l'utérus). « Il s'agit, surtout dans le sud du pays, précise le Dr Vander Steichel, d'augmenter la participation à ces dépistages. Mais aussi les améliorer en les stratifiant, ou disons en les imaginant plus sur mesure en fonction des profils de risque individuels ». C'est d'ailleurs déjà notamment en cours pour le cancer du sein, puisque la Belgique participe, à une étude européenne qui a pour but de proposer dans les années à venir un dépistage à géométrie variable en fonction des risques individuels (My Personal Breast Screening). « De nouveaux dépistages doivent être proposés, dans la mesure où il existe des évidences scientifiques suffisantes. D'abord, pour le cancer du poumon. Ce sera un dépistage stratifié, puisque limité aux personnes qui ont fumé longtemps et beaucoup. On prévoit aussi un dépistage organisé des cancers de la prostate et de la peau ».

 

Informer et impliquer le patient dans son traitement

« Cela suppose avant tout une meilleure étude des besoins, des attentes, des croyances et des perceptions des patients et de leurs proches, poursuit le directeur médical de la Fondation contre le cancer. Il s'agit de renforcer le rôle actif des patients dans leur prise en charge médicale et les aider à faire les bons choix, ce qui suppose avant tout une bonne compréhension des possibilités qui leurs sont offertes en termes de traitement ».

Un autre aspect est l'amélioration des soins médicaux par le renforcement des concertations intramurales et transmurales multidisciplinaires. « Ce renforcement de la continuité entre ce qui se passe à l'hôpital et en dehors de celui-ci est véritablement un des axes transversaux qui transparaît tout au long de ce baromètre" conclut l’expert.