AINS et Covid : pas de risque, selon une nouvelle étude

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Une nouvelle étude sur 72 000 patients, publiée dans « The Lancet Rheumatology », confirme qu'il n'y a pas lieu de déconseiller la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) aux patients atteints du Covid-19.

Des craintes sur les AINS avaient émergé au début de la pandémie de Covid. « La prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection » au Covid, avait twitté en mars 2020 le ministre français de la Santé, Olivier Véran, en conseillant de privilégier le paracétamol en cas de fièvre. Dans la foulée, l’OMS avait recommandé aux personnes présentant des symptômes similaires à ceux du Covid de ne pas prendre de l’ibuprofène en automédication, sans prescription médicale. De son côté, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait souligné qu’« il n’y a actuellement aucune preuve scientifique établissant un lien entre l’ibuprofène et l’aggravation du Covid-19 ».

Dans le cadre de cette nouvelle étude, les données de 72 000 malades du Covid admis dans plus de 250 centres de santé du Royaume-Uni ont été examinées. Parmi cet échantillon, 4 211 patients avaient pris des AINS (de l'ibuprofène dans la plupart des cas) avant d'être hospitalisés. La proportion de décès dans cette population (30,4 %) s'est avérée quasi-identique à celle du groupe qui n'avait pas eu recours aux AINS (31,3 %). « Au moment de l'admission à l'hôpital, nous n'avons observé aucune différence significative entre les deux groupes du point de vue de la gravité de l'état des patients. Nous avons maintenant une preuve nette que les AINS peuvent être utilisés en toute sécurité chez les patients qui ont le Covid-19 », estiment les chercheurs. Seul bémol concernant ces résultats, impossible de savoir pendant combien de temps les patients concernés ont pris des AINS. En effet, aucune distinction n'est faite entre ceux qui en ont eu un usage ponctuel et ceux qui en consommaient régulièrement.