Bouger, première ligne de traitement de l’arthrose

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artrose
Le 17 septembre s’est déroulée la journée mondiale, l’occasion de rappeler que cette pathologie est la plus fréquente des maladies articulaires et une cause majeure de douleurs chez le patient âgé. Les nouvelles recommandations dans la prise en charge mettent en avant le traitement non pharmacologique.

Inflammation et douleur

L’ostéoarthrose est une maladie affectant l’organe entier qui se manifeste à tous les niveaux de l’imagerie médicale : kystes osseux sous-chondreux et sclérose de l’os, formation ostéophytes périphériques, perte de cartilage et épaississement de la capsule articulaire. Ces anomalies sont causées par un processus de dégradation inflammatoire déclenché par le stress mécanique, des facteurs biomécaniques et une prédisposition génétique. Les traitements devront être anti-douleur et anti-inflammatoire, et proposer une approche conservatrice voire réparatrice de l’articulation concernée.

 

Quel traitement en 2020 ?

Au cours de ces dernières années, différentes sociétés savantes internationales ont publié des recommandations de prise en charge de la gonarthrose. Les plus récentes ont été émises en 2019 par l’Osteoarthritis Research Society International, OARSI. Elles tiennent compte de la présence de comorbidités, notamment cardiovasculaires (voir encadré).

En première ligne de traitement, ces recommandations soulignent l’importance d’une prise en charge globale incluant des traitements non pharmacologiques adaptés (activité physique régulière, kinésithérapie, tai-chi, yoga, perte de poids, …) et la prise en charge des comorbidités. Le patient doit être un acteur central de cette prise en charge, justifiant qu’il soit éduqué sur sa pathologie, son évolution et ses traitements.

Les AINS par voie orale et le paracétamol ne font plus partie des recommandations de première ligne et sont exclus des recommandations chez les patients arthrosiques où est associé un problème cardiaque, gastro-intestinal ou un syndrome de fragilité.

Les profils de sécurité défavorables des traitements de l'arthrose du genou couramment prescrits ont conduit les patients, les cliniciens et l'industrie à rechercher des alternatives plus sûres comprenant des compléments alimentaires.

 « Vous pouvez conseiller ces produits, mais à condition qu’ils soient à dose thérapeutique et non infrathérapeutique comme cela peut être le cas », souligne le professeur Yves Henrotin, ULG, qui conseille également de privilégier les produits ayant passé des tests cliniques.

Que fait la recherche ?

Certaines innovations sont à l’essai pour lutter contre les douleurs de l’arthrose. C’est le cas des anti-NGF, biothérapie antalgique. « Ce sont les anti-Nerve Growth Factor qui permettent de bloquer la néo-innervation observée dans l’arthrose et notamment dans le mal de dos arthrosique, responsable de douleurs. Ils devraient arriver sur le marché d’ici à 3 ou 4 ans », déclare le professeur Henrotin.

Des injections PRP, injections de plaquettes dans l’articulation douleureuse, ont été recommandées pour la gonarthrose lors du congrès de la Ligue européenne contre le rhumatisme (Eular). Le concentré de plasma, prélevé sur le patient et riche en facteurs de croissance, promet de régénérer le cartilage abîmé, et de soulager dans la foulée la douleur. Néanmoins les experts tempèrent : « Pour l’heure, il y a autant d’études qui montrent que ça fonctionne que d’études qui montrent que ça ne marche pas, nous attendons d’autres résultats. »

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