Cancers cutanés : les signaux d’alarme sont tous au rouge !

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Cancers cutanés
Sous le slogan "Ce n'est pas votre âge qui compte, mais votre compteur UV", le réseau européen de dermatologues Euromelanoma, présent dans 33 pays, a lancé sa 24e campagne de prévention du cancer de la peau mercredi.

En 2000, la Fondation Registre du Cancer recensait environ 11 000 nouveaux cas de cancers de la peau dans notre pays, chiffre qui est passé à 45 733 en 2019, soit une augmentation de plus de 400 % en 20 ans. Thomas Maselis : « Aucun autre cancer n'a augmenté aussi rapidement. Le risque de développer un cancer de la peau avant l'âge de 75 ans est d’un sur cinq et continue d'augmenter. Pas moins de 40 % de tous les cancers diagnostiqués sont des cancers de la peau. D'où notre appel pressant : contrôlez votre peau et consultez votre médecin traitant ou votre dermatologue en cas de doute. Car le temps total d'exposition au soleil au cours de votre vie est un facteur plus important pour le cancer de la peau que votre âge. »

  « Le carcinome basocellulaire survient principalement chez les personnes plus âgées. Les symptômes typiques sont des plaies qui ne guérissent pas ou des plaques rouges sur le torse qui s'agrandissent et qui ont un bord brillant. Ce type de tumeur est celui qui augmente le plus rapidement au fil des ans, mais heureusement, en général, il ne métastase pas et peu de gens en meurent. Les carcinomes épidermoïdes, des tumeurs rouges avec une croûte épaisse, peuvent métastaser à un stade plus avancé. En 2017, ils ont entraîné la mort de 137 personnes en Belgique. Ils se manifestent généralement dans les zones les plus exposées au soleil chez les gens qui sont souvent à l'extérieur. » Parmi les trois types les plus fréquents de tumeurs de la peau, le mélanome, qui part des cellules pigmentaires, est le moins courant, mais de loin le plus dangereux. Cette tumeur, qui se caractérise généralement par une tache foncée et irrégulière qui grandit et grossit, métastase très rapidement. Thomas Maselis ajoute encore : « Si plus de deux personnes de votre famille développent un mélanome, il convient de redoubler de prudence, car cela augmente considérablement le risque que vous en développiez un vous aussi. La variante la plus dangereuse est le mélanome amélanotique, qui ne représente que 2 % des cas, parce que ces taches ne prennent pas une couleur foncée et perdent de ce fait la caractéristique typique d'une tache pigmentée irrégulière. Il y a toutefois aussi une bonne nouvelle : on remarque que de plus en plus de patients atteints d'un mélanome consultent un médecin à un stade précoce, ce qui signifie que les gens y sont plus attentifs. »

La kératose actinique, un signal d'alarme

En parallèle du lancement de sa 24e campagne de lutte contre le cancer de la peau, Euromelanoma dévoile les résultats d'une étude à grande échelle sur la prévalence des kératoses actiniques. Cette maladie de la peau très fréquente, qui se caractérise par des plaques rugueuses et squameuses, est considérée comme un état précancéreux de la peau du fait que, non traitée, elle peut se transformer en carcinome épidermoïde.

L'analyse de 394 681 examens cliniques révèle qu'entre 4,4 % et 13,5 % des gens provenant des 32 pays participants se sont fait diagnostiquer une kératose actinique, soit une prévalence globale de 8,2 % ou 1 Européen sur 12. Veronique del Marmol, présidente d'Euromelanoma Europe : « Une étude montre pour la première fois à quel point la kératose actinique est fréquente, même si ce pourcentage sera un peu plus faible parmi la population générale puisque les examens ont été menés auprès d'un groupe cible bien précis dans le cadre d'Euromelanoma. Il convient toutefois de voir cette maladie comme un signal d'alarme à quelque chose qui peut devenir plus problématique. »